A l’occasion de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, le peuple de Guinée s’est exprimé dans la paix et la sérénité, démontrant ainsi sa maturité politique. Après la proclamation solennelle des résultats provisoires globaux du 1er tour de l’élection présidentielle par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le coordinateur des Jeunes Leaders Impliqués dans la lutte contre la Covid-19 en Guinée, Dr Mohamed Condé nous a accordé ce mercredi 28 octobre 2020 à Conakry une interview pour nous parler la situation sociopolitique ainsi que ses sentiments de satisfaction suite à la victoire écrasante du parti RGP Arc-en-ciel dès le premier tour de l’élection avec un ‘’coup KO’’.
Ces résultats globaux provisoires publiés, le samedi 24 octobre 2020 indiquent que le candidat du RPG Arc-en-ciel, le Pr. Alpha Condé a remporté 59,49 % des suffrages exprimés contre 33,5 % pour le président de l’UFDG, El hadj Mamadou Cellou Dalein Diallo. Parmi les autres candidats, il est à souligner qu’aucun n’a dépassé la barre des 5 %, seuil obligatoire pour obtenir le remboursement de sa caution.
Africavision7.com : Présentez-vous svp à vos lecteurs ?
Je suis Dr Mohamed Condé, Administrateur du Centre de prise en charge de Gbéssia, Coordinateur des Jeunes Leaders Impliqués dans la lutte contre la Covid-19 en Guinée et militant du RPG Arc-en-ciel
Après la proclamation des résultats provisoires globaux de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 par la CENI indiquant le candidat Alpha Condé élu dès le 1er tour, quel est votre réaction ?
J’avoue que c’est une immense joie qui m’anime par rapport à cette victoire à laquelle nous nous ne sont pas surprise parce qu’on s’entendait à cette victoire et on savait qu’on allait gagner vu tout ce que le président a fait en 10 ans dans ce pays, nous savons d’où nous venons. Donc, rien qu’à cause de cela nous devons être rassurer que le Président de la République pouvait gagner.
Le jour où j’ai entendu les résultats, j’étais très content, très fier et je me suis dit que oui le peuple a répondu de telle sorte que durant ces dernières années on disait que le peuple n’était pas avec le président Alpha Condé, que le peuple était du côté de l’Opposition et que le peuple a désavoué le président de la République. Et en tant que journaliste, vous avez fait le tour des bureaux de vote, vous avez constaté l’engouement qui était là au niveau de la population. Le peuple voulait en finir pour démontrer de quel côté il est. Vous savez que 59,49% près de 60%, ça veut dire qu’il y a 60% de la population qui est avec le chef de l’Etat et ça ce n’est pas une petite chose.
Le candidat de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo s’est autoproclamant comme vainqueur de l’élection présidentielle du 18 octobre, qu’elle est votre analyse ?
Je n’ai pas trop de commentaire mais je me dis que c’est une fuite en avant de la part de leader de l’UFDG. Dans aucun pays au monde, on peut s’autoproclamer avant même que l’Institution ou le Ministère qui est chargé d’organiser les élections donne les résultats. Quand vous regardez le scénario, vous vous direz que tout a été bien planifié par le président de l’UFDG. Les bureaux ont fermé à 18h, il y a d’abord son vice-président ou son directeur de campagne qui a déclaré qu’ils ont gagné à 18h alors que les décomptent n’avaient même pas commencé et ça c’est une première faute.
La deuxième faute, à 00h 25mn le même jour au moment où les PV n’étaient même pas arrivés au niveau des centralisations, au moment où tous les différents directoires des campagnes des candidats n’avaient pas reçu tous les résultats, ses militants sont sortis dans la rue pour dire qu’il a gagné. Et à 14h-15h de lendemain, le lundi, c’est Cellou même qui fait une déclaration pour dire qu’il a été victorieux de l’élection. Quand vous voyez tous ces scénarios, vous vous dites que tout a été planifié mais mal planifié. C’est regrettable ce genre de comportement d’un leader qui veut gouverner la Guinée.
Le peuple de Guinée s’est exprimé favorablement pour le Pr Alpha Condé avec un coup fatal. Quel serait votre message à l’endroit du président Alpha Condé ?
Moi, je demanderais au président de la République d’être à l’écoute du peuple. Il a demandé au peuple de voter pour lui, le peuple à voter pour lui. Donc, qu’il soit le Président du peuple qu’il a toujours été mais beaucoup plus encore. Le peuple n’a besoin que d’être rassuré par rapport à certains besoins fondamentaux. Et moi, mon souhait que le Président soit ce président-là, qui soit un président très proche du peuple pour les six (6) années avenir afin que la Guinée là où elle est aujourd’hui qu’elle soit plus loin sur le plan de développement.
Nous pensons que les six années avenir, le président Alpha Condé mettra à profit pour essayer de régler tout ce qui n’a pas été régler. Moi personnellement, s’il y a une chose sur laquelle je vais insister auprès du président, c’’est l’impunité. Il faudrait que cela soit vraiment son cheval de bataille afin que les Guinéens se réjouissent vraiment de la justice.
Votre lecture sur les cas de violences post-électorales?
Laissez-moi vous dire d’abord que personnellement, je ne parle pas en tant que militant du RPG, je vous réponds en tant que citoyen. Je déplore toutes ces tueries qui sont déroulées ces jours-ci en République de Guinée. Tous ces actes de vandalisme qui se sont passés à l’intérieur comme dans la capitale, sont regrettables. Personne n’est content de ce qui s’est passé, ces sont des actes inhumains.
Je demanderais aux populations, à tous les leaders politiques de tout bord confondu de prôner la paix et le calme car une élection est un passage obligé pour tout pays, mais l’élection passe et le pays reste. Donc, comme l’a dit notre Président le champion Alpha Condé, la Guinée au-dessus de tout.
Que les Guinéens arrivent à affranchir cette haine qui a voulu s’installer dans le cœur de certains. Qu’on cultive l’amour du prochain en disant que mon voisin à côté, c’est ma famille, c’est ma Guinée et je ne dois pas lui toucher. On est dans notre différend mais on a un projet en commun qui est la Guinée. Qu’on regarde le pays et qu’on laisse cette haine viscérale qui a été développée par certains leaders politiques qui sont en manque de projets. Ils utilisent leurs communautés. C’est ce que nous dévons bannir en Guinée et je crois que la jeunesse guinéenne d’aujourd’hui doit se lever et combattre cela à tous les niveaux.
Quand pensez-vous de l’implication de la CEDEAO dans la crise ?
Je crois qu’on dit souvent quand tu vois la case de ton voisin brûler, court vite pour l’éteindre si non ta case peut prendre aussi le feu. Donc, la CEDEAO, l’Union Africaine même l’ONU se lève pour venir parler de paix en Guinée, j’apprécie l’initiative. Quand vous regardez dans la Sous-région, la Guinée est le seule pays qui n’a pas connu de guerre. La Guinée est très stratégique par rapport à la stabilité dans la Sous-région West-africain. Donc, il est important que ces Institutions se lèvent pour venir dire à nos leaders, à nos devancés stop, on a besoin de la Guinée, elle est très importante pour nous, vous devez préserver la paix, vous devez vous affranchir de cette haine et cultiver l’amour entre vous. Et nous saluons la venue cette décision.
Lorsqu’on devrait faire les deux scrutins (Législatives et Référendum), la CEDEAO est venue en Guinée mais elle n’a pas participé aux élections, elle a donné des directives que la CENI a respecté, donc nous sommes allés aux élections. Mais cette fois-ci, elle s’est impliquée du début à la fin et dans leur déclaration, la CEDEAO, l’Union Africaine et les Nations Unies ont apprécié le bon climat. C’est du jamais vu pour le moment en Guinée où à plus de 70% de l’électoral guinéen, les gens se sont déplacés pour aller voter pour le candidat de leur choix et personne n’a été empêchée à part peut-être une zone à Labé où on a entendu que certains militants du RPG Arc-en-ciel ont été chassés du bureau de vote. Nulle part ailleurs en Guinée, on a vu des dérapages. Donc, il est à saluer et à féliciter l’implication de ces Institutions pour qu’en Guinée la paix soit un sacerdoce dans la tête de tout le monde.
Votre dernier mot ?
Je lance un appel aux leaders politiques de l’Opposition de calmer le jeu, de mettre la Guinée au-dessus de tout, de comprendre que nous avons que la Guinée en commun et que les guerres ethniques n’arrangent personne. Un parti politique ne doit pas être créé autour d’une personne mais autour d’un idéal, un projet de société pour pouvoir faire développer son pays, mais si moi, je m’appelle Mohamed Condé, je me dis que je suis Malinké, je crée mon parti politique pour que je sois supporté par les Malinkés ce n’est plus la peine que je crée un parti. Je dois créer mon parti politique pour les Guinéens et non contre une ethnie.
Abou Bakr Sidiki Touré pour Africavision7.com
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