Conakry, 12 avril 2016 – Dans le cadre du Programme de renforcement du dialogue pour la réconciliation nationale en Guinée financé par le Fonds de Consolidation de la Paix (en anglais, Peace Building Fund – PBF), le Gouvernement, en collaboration avec l’UNICEF, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a commandité une évaluation de la transmission des récits historiques en République de Guinée. A terme, cette étude devrait aboutir à l’élaboration d’un projet visant une transmission améliorée de l’histoire, contribuant à la réconciliation nationale.
L’étude et le projet viennent d’être validés par des cadres des ministères en charge de l’éducation, ainsi qu’une équipe de chercheurs, de sages, de représentants de la société civile et des partenaires au développement.
Les travaux ont été exécutés par Como/Consult Gmbh, un bureau d’études indépendant basé à Hambourg en Allemagne, à travers des consultants internationaux et nationaux sous l’égide d’un comité de pilotage présidé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et impliquant le Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation, des chercheurs des universités et établissements d’enseignement supérieur ainsi que des représentants des agences du Système des Nations Unies.
L’évaluation de la transmission des récits historiques s’est effectuéeà travers une recherche documentaire, une enquête de terrain et un dialogue avec les acteurs clés de la vie nationale provenant de toutes les régions du pays. Elle visait à cerner l’impact des récits historiques sur l’identité et le comportement des enfants et des adolescents âgés de 11 à 18 ans. Elle s’est attelée à identifier et à analyser comment les récits historiques sont enseignés et générés dans l’éducation formelle et non formelle, leur conservation et leur reproduction par les enfants et les adolescents et l’impact sur leur identité individuelle et collective.
L’étude a démontré l’existence de visions divergentes de l’histoire récente de la Guinée, liées notamment à sa non-transmission à travers l’enseignement scolaire et à l’absence de manuels de référence dont la pertinence scientifique soit largement reconnue, à la formation inadéquate des acteurs qui créent ou transmettent des récits historiques à travers divers canaux informels.
C’est pourquoi l’étude a formulé plusieurs recommandations, notamment l’élaboration d’une histoire générale de la Guinée, le renforcement des capacités du personnel chargé d’élaborer les programmes et les manuels d’histoire, la formation continue des maîtres et professeurs d’histoire, la mise à jour du matériel pédagogique, la promotion de la communication non violente dans l’éducation formelle et non formelle et le renforcement des principes de l’état de droit.
Sur la base de ces recommandations, l’équipe de consultants a développé un projet dont la pertinence a été unanimement saluée par les participants, qui ont pour leur part émis des propositions pour sa rapide mise en œuvre notamment à travers la mobilisation de ressources financières et humaines appropriées.