Les journalistes des médias de services public et privé ont fait, lundi, 08 février 2016, à Conakry, une marche blanche de protestation contre l’assassinat de Mohamed Koula Diallo ‘’El hadj’’, journaliste reporter du site d’informations Guinee7.com, survenu au siège du parti, Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG).
La marche est partie du Pont 8 Novembre pour le Ministère de la Justice, Garde des Sceaux, en passant par le Palais du peuple, siège de l’Assemblée Nationale et le Palais présidentiel Sèkhoutouréya. Une marche soutenue par des slogans, dont «Un mort de plus, un mort de trop, nous réclamons justice». Des slogans qui étaient également lisibles sur les pancartes et banderoles confectionnées à cet effet.
Les journalistes étaient mobilisés comme un seul homme pour, non seulement honorer la mémoire de leur confrère tombé arme à la main, mais aussi lancer un appel aux autorités guinéennes et à tous les hommes épris de paix et de justice, afin d’œuvrer pour la sécurité des journalistes et de tous les citoyens sur le territoire national.
Au Ministère de la Justice, Garde des Sceaux, le porte-parole des journalistes, Fatoumata Mame Diallo a tout d’abord fait savoir, que «cette marche témoigne un élan de solidarité qui reste la seule arme contre la tragédie cruelle dont sont souvent victimes les journalistes et citoyens».
Elle a ensuite dit, que «la presse compte prendre ses plumes, ses mots, ses micros et ses caméras, qui sont encore plus forts que les balles, pour réclamer justice».
Fatoumata Mame Diallo a conclu son intervention en rappelant que «la presse vit dans l’insécurité totale. Et sur ce, la presse exige que lumière soit faite afin que les auteurs soient punis à la hauteur de leur forfaiture».
De son côté, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Cheick Sako a dit, que «dans un pays, quand on commence à brutaliser et tuer les journalistes, c’est la démocratie qu’on tue. Un pays où il n’y a pas la presse libre et un journaliste indépendant, c’est un pays qui n’existe dans l’échiquier de la configuration des droits de l’homme».
Il a rassuré, que «tant que la Guinée vivra il y aura toujours des journalistes dans ce pays», avant de promettre que «ce lâche assassinat ne restera impuni».
Ainsi face à cette douleur et le souci de Justice, la presse nationale décide de consacrer la journée du mardi, 09 février 2016 «Journée sans Média». Un silence radio qui sera dans les annales de l’histoire de la presse en Guinée. Elle exige également que mercredi, 10 février soit retenu comme «Journée de baptême de la Maison de la presse du nom de feu Mohamed Koula Diallo».
AGP