Après plus de 60 ans d’existences marqués par des périodes de gloires, les ballets africains ont tendance à sombrer dans l’histoire et dans l’oublie. La compagnie ne possède pas de salles de répétition appropriée, ni d’instrument répondant aux normes et le groupe se fait de plus en plus rare dans les salles de spectacles haut de gamme. Est-ce que le déclin du groupe mythique ?
Tout en tout cas porte à croire. Connu dans le monde pour leurs créations artistiques portant sur des thèmes aussi divers que relatifs aux traditions ancestrales, à la mondialisation et la préservation des valeurs de l’éducation traditionnelle africaine, les ballets africains de Guinée sont aujourd’hui relégués au second plan. La compagnie la plus populaire des années 60 croule désormais dans un oubli total. Un fait que regrette cette danseuse. « Là où nous sommes en ce moment, les autorités n’ont aucune considération pour les ballets, pourtant, nous ne sommes pas une troupe privée mais nationale » se désole Manana Cissé.
Malgré les moments difficiles qu’ils traversent, aucun moyen pour la gestion de la compagnie, les membres de la troupe se démerdent tant bien que mal pour garder en vie ce patrimoine national. Pour preuve, la nouvelle génération profite de l’expérience des anciens. « Au début, les jeunes n’ont pas d’expériences, mais au fur et à mesure que nous travaillons, ils se performant » témoigne Sekou 2 Condé, chorégraphe de la compagnie.
Pourtant aux dires de certaines personnes, ce sont les recettes obtenues à partir des tournées de cette compagnie nationale qui payaient les fonctionnaires de l’Etat. Mais aujourd’hui, les ballets africains sont complètement délaissés et pour les responsables de la structure, la faute revient aux autorités du pays. « Avant, une partie des recettes issues de nos tournées étaient reversées dans les caisses de l’Etat. C’était notre contribution, mais, après la révolution, la pagaille s’est installée dans la culture et nous nous accusons les autorités » affirme Elhadj Hamidou Bangoura, directeur artistique de la compagnie.
Elhadj Hamidou Bangoura va plus loin, avec ses collègues, il souhaite que les autorités leur venir en aide, pour que cette compagnie puisse vivre pour toujours.
Depuis sa création la compagnie a toujours donné une visibilité à la culture guinéenne. Le groupe est détenteur de plusieurs titres et palmarès dont la clé de la ville de Cleveland (USA), le premier d’ailleurs qui date de 1965 et l’Ordre de Mérite culturel de la Guinée qui fut le tout dernier obtenu en 2010.
Première troupe du pays dans l’expression traditionnelle des valeurs culturelles, morales et intellectuelles de la société africaine en général et guinéenne en particulier, les ballets africains se sont également investis dans la création et le Cinéma. Et après l’indépendance, ils ont participé activement à la reconquête de Paris. Un mérite qui restera toujours gravé dans les annales de l’histoire. Donc, pour les responsables des ballets, il serait judicieux de faire revivre cette compagnie faute de quoi elle pourrait disparaitre et cela pour toujours.
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