Sans surprise, le Maroc est allé au bout de sa logique et a annoncé ce samedi sa décision de ne pas abriter la CAN 2015 en raison des risques liés au virus Ebola. La Confédération africaine de football va devoir trouver une autre solution si elle veut organiser le tournoi dans deux mois.
C’était à prévoir. Alors que l’ultimatum fixé par la CAF a pris fin ce 8 novembre, le Maroc a officiellement fait part à l’instance dirigeante du football africain de sa décision de renoncer à l’organisation de la CAN 2015. Dans l’impossibilité de parvenir à un accord afin de décaler la compétition en juin 2015, voire janvier 2016 en raison des risques liés au virus Ebola, l’organisation marocaine a fini par jeter l’éponge.
Un scénario qui ne faisait presque plus l’ombre d’un doute, surtout après les déclarations du ministre des Sports, Mohamed Ouzzine lors de la commission parlementaire de mardi, assurant que « le Royaume n’a pas l’intention de céder face aux injonctions de la CAF car le risque sanitaire est trop grand« .
Malgré les pressions plus ou moins explicites exercées par la CAF, à l’image de l’ouverture de la procédure des accréditations médias pour la « CAN 2015 au Maroc et aux dates initialement prévues« , le Royaume chérifien a donc décidé de ne pas céder et met la CAF dans l’embarras à un peu plus de deux mois du coup d’envoi de la compétition, car organiser une CAN ne s’improvise pas et nécessite d’avoir des infrastructures sportives de qualité.
Suspension de quatre ans encourue et sanctions financières
Le comité exécutif de la CAF va désormais se réunir le 11 novembre à son siège du Caire pour statuer une bonne fois pour toute sur l’organisation, le report ou l’annulation de cette CAN décidément pas comme les autres, alors que le Nigeria a fait part son intérêt pour jouer les plans B et que l’Angola est également évoquée. L’instance commencera également à réfléchir sur les sanctions qui seront infligées au Maroc, compte du tenu du préjudice économique qui s’élève déjà aux alentours de 30 millions de dollars équivalents aux primes pour les pays qui ont pris par à ces éliminatoires.
Selon les règlements intérieurs de la CAF, en cas d’annulation comme en cas de remplacement, le Maroc encourt de lourdes sanctions sportives pouvant aller jusqu’à quatre années de suspension durant lesquelles le football marocain sera interdit de compétitions continentales. Les dispositifs de la CAF prévoit aussi « 50 000 dollars d’amende » et « la réparation de tous les préjudices moraux et financiers causés. »
Pour éviter pareille situation, le Maroc envisage d’évoquer Ebola comme un cas de force majeure avec l’aide d’une avocate française spécialisée dans le droit du sport, indique Radiomars.