Un système autrefois crédible, désormais entaché d’irrégularités
Pour attirer des investisseurs étrangers dans le secteur minier, une nation doit mettre en place un processus transparent et rigoureux d’attribution des titres miniers. La Guinée, autrefois reconnue pour son cadre réglementaire fiable, semble aujourd’hui s’éloigner de ces principes fondamentaux.
Le général Mamadi Doumbouya avait pourtant instauré des mécanismes visant à garantir l’intégrité du secteur : des procédures claires et des hommes en qui il avait placé sa confiance. Mais cette confiance semble aujourd’hui trahie.
La Soguipami serait-elle au cœur du scandale
La Société guinéenne du patrimoine minier (Soguipami) est une entreprise d’État chargée de gérer les 15 % de participation de l’État dans plusieurs projets miniers. Toutefois, cette gestion n’a pas permis de réduire la pauvreté dans le pays, un problème qui mérite un débat en soi.
Là où le bât blesse, c’est que la Soguipami, en plus de son rôle traditionnel, cherche désormais à obtenir ses propres titres miniers. Or, elle devrait être soumise aux mêmes règles et procédures que tout autre demandeur. Pourtant, un traitement de faveur semble lui être accordé, ce qui pose un problème de transparence et d’équité.
Une procédure d’attribution des titres miniers détournée
Des faits troublants émergent concernant la relation entre le ministère des Mines et la Soguipami. Cette dernière aurait été chargée de négocier avec les sociétés minières des paiements anticipés avant l’octroi des permis, une pratique qui ne correspond en rien à la procédure légale en vigueur.
Ce mode de fonctionnement soulève de nombreuses questions :
Depuis quand la Soguipami agit-elle comme un intermédiaire du ministère des Mines ?
Pourquoi ce contournement des règles établies ?
Quel message envoie cette situation aux investisseurs étrangers et aux partenaires internationaux ?
Autant d’interrogations qui appellent une enquête immédiate afin de rétablir la crédibilité du secteur minier guinéen.
Un leadership minier en panne depuis trois ans
Depuis plus de trois ans, les demandes de permis de recherche et d’exploitation minières déposées au Cadastre pétrolier et minier de Guinée (CPDM) restent sans réponse. L’absence d’initiatives et de transparence de la part des autorités minières compromet l’attractivité du pays pour les investisseurs.
Si cette situation perdure, la Guinée risque non seulement de perdre la confiance des investisseurs étrangers, mais aussi de voir son secteur minier miné par l’opacité et la corruption.
Un comité d’enquête pour faire la lumière
Face à ce scandale, il est impératif que le président de la République, le général Mamadi Doumbouya, mette en place un comité ad hoc d’enquête. Cette commission devra faire toute la lumière sur la gestion des titres miniers et évaluer les résultats obtenus durant son magistère.
Seule une enquête indépendante et rigoureuse pourra rétablir la confiance dans le secteur minier guinéen et garantir que les ressources du pays profitent à tous, et non à une élite privilégiée.