Renversé le 5 septembre dernier par un coup d’État militaire et placé en résidence surveillée, l’ex-président guinéen jadis très entouré fait le douloureux apprentissage de la solitude des chefs d’État déchus.
Cent jours. Cent jours interminables pour lui, privé de tout contact avec l’extérieur et désormais placé en résidence étroitement surveillée au domicile d’une épouse absente, avec laquelle il n’a jamais vraiment vécu. Cent jours à se morfondre, entre colère, incompréhension et désarroi depuis cette aube lugubre du 5 septembre, quand les Forces spéciales ont fait irruption dans sa chambre, après avoir noyé dans le sang la garde présidentielle et déchiqueté son chef, le colonel Yemoiba Camara, d’un jet de grenade.
LPHA CONDÉ A LA PEAU DURE, LE VERBE HAUT ET LA MÉMOIRE LONGUE
Depuis l’annonce, début décembre, de la création d’une Cour de répression des crimes économiques et financiers, dont il est difficile de penser qu’elle n’a pas été mise en place pour juger – entre autres – des personnalités de l’ancien régime, tout Conakry spécule sur l’éventualité de l’y voir comparaître, lui, Alpha Condé. Dans l’entourage proche de Mamadi Doumbouya, certains y sont favorables, à commencer, dit-on, par le très présent et très discret ministre de la Défense, le général à la retraite Sidiki Camara, alias « Idi Amin ».
JA