Nous, les listes indépendantes : 1-le Mouvement Boffa fé Wontanaara, dont le siège est à Boffa, représenté par Maître Saïdouba Kissing CAMARA ;
2-L’Intellectuel Plein d’amitié, représenté par Monsieur Aboubacar Sidiki CAMARA ;
3- la Communauté Indépendante pour le Développement de Boffa en abrégé CIDB, dont le siège est à Boffa, représenté par Monsieur Fodé Laye CONTE et plusieurs autres structures.
Constatons avec un profond regret, la prise en otage du pays tout en entier par la Mouvance Présidentielle et certains Partis Politiques de l’Opposition, à cause des intérêts qui n’ont aucun caractère général.
En effet, depuis le 04 Février 2018, date à laquelle les élections communales ont eu lieu en République de Guinée, notre pays traverse une crise qui ne dit pas son nom.
Cette crise se manifeste par la non installation des conseils et les exécutifs communaux dans les 342 circonscriptions électorales du pays depuis quatre (04) mois, à cause de Douze (12) Communes seulement, soit 8%.
C’est au Ministre en charge de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation d’organiser après la proclamation des résultats définitifs par la CENI, l’organisation et l’installation des organes exécutifs et des conseils communaux, conformément aux dispositions de l’article 132 du Code Révisé des Collectivités Locales de la République de Guinée aux termes desquelles, il est disposé que ‘’L’exécutif de la Commune est élu par le conseil communal parmi ses membres.
La session pour l’élection de l’exécutif du conseil communal est convoquée par Arrêté de l’Autorité de Tutelle.
La convocation contient la mention spéciale de l’élection à laquelle il doit être procédé’’
Malheureusement, c’est en violation de cette règle en la matière que Monsieur le Président de la République, suite à sa rencontre avec le Chef de file de l’Opposition a décidé d’ouvrir une nouvelle brèche, en demandant aux acteurs politiques de porter à nouveau leurs contestations des résultats devant Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation en sa qualité du Président de Dialogue Politique, cela il faut le signaler, après les décisions des Tribunaux, relativement à ces contestations d’une part et d’autre part après la proclamation des résultats définitifs par la CENI.
En réalité, cette invitation du chef de l’Etat à la contestation des résultats définitifs déjà proclamés, n’a aucun fondement légal et viole manifestement les dispositions du Code Electoral Révisé de la République de Guinée que Monsieur le Président a, lui-même promulgué par Décret N°D/2017/193/AN DU 27 JUILLET 2017.
Un tel comportement de la part de Monsieur le Président de la République, frise au parjure de son serment, prêté sur le fondement de l’article 25 de la Constitution, à travers lequel il s’est engagé à respecter et à faire respecter la constitution, les lois et les décisions de justice.
En effet, aux termes des dispositions de l’article 114 du Code Electoral Révisé il est prévu que : ‘’Le contentieux qui peut naitre à l’occasion des élections Communales est soumis aux Tribunaux de Première Instance du Ressort, qui statuent dans les trois (03) jours à compter de l’expiration du délai de quarante-huit heures fixé à l’article précédent.
Le jugement du Tribunal de Première Instance, qui n’est susceptible d’aucun recours, est notifié aux parties intéressées et transmis au Président de la CENI.
En cas de rejet des contestations, le Président de la CENI, proclame les résultats définitifs.
En cas d’annulation, de nouvelles élections sont organisées dans les soixante (60) jours qui suivent cette décision’’.
Nous, les Candidats indépendants à ces élections, portons de façon claire et nette à la connaissance de ces acteurs notamment :
1-A l’Opposition Républicaine : qu’elle peut être dans la rue, c’est un droit constitutionnel, mais elle n’obtiendra jamais le changement des résultats déjà proclamés, car personne ne peut lui restituer les suffrages volés, même la rue (aliéna 2 et 3 de l’article 114 du Code Electoral);
Toutefois, nous saluons son retrait du dialogue politique institué, au sein duquel sa participation n’avait même pas lieu d’être, nous l’invitons de ne plus y aller.
2-A la Mouvance Présidentielle : que sa proposition de reprendre les élections partielles n’est pas aussi possible (alinéa 4 de l’article du Code précité) ;
Dorénavant, nous l’invitons à ne plus voler les résultats des élections, pour éviter des problèmes au pays.
3-Au Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Président du dialogue politique : qu’il n’a aucune qualité de changer les résultats définitifs déjà proclamés par la CENI. Toutefois, la loi lui donne la possibilité de mettre en place les délégations spéciales, conformément aux dispositions des articles 80, 97, 98, 99, 100, 101 et 102 du Code des Collectivités Locales révisé’’ ;
Nous lui demandons de faire ce que la Loi lui demande de faire, que de suivre les réclamations et les instructions illégales.
4- A Monsieur le Président de la République : De respecter et de faire respecter la Constitution, les lois et les décisions de justice ce, conformément à son serment prêté devant le Peuple de Guinée, sinon ce serait un parjure, pour lequel il pourrait être poursuivi.
FORCE DOIT DONC RESTER A LA LOI, MEME SI ELLE EST DURE
Il est temps que le peuple de Guinée prenne conscience de ce jeu politicien qui ne favorise qu’un petit groupe au détriment de la majorité.
Par ailleurs, la mise en place d’un comité de suivi pour statuer sur une question entièrement réglée par la loi en lieu et place de celle-ci, est une preuve de manque de volonté politique, de courage, mais aussi une volonté de sabotage et est de nature à saper dangereusement toutes les bases d’une démocratie et mêmes les fondements d’un Etat de droit.
Il est opportun de signaler qu’une telle démarche est essentiellement destinée à tromper le peuple de Guinée qui est fatigué de ces politiques.
C’est le lieu d’ailleurs de constater avec amertume que ce comité de suivi qui a été mis en place pour un prétendu dialogue, est très loin d’être inclusif.
Pour preuve, aucun représentant d’une liste indépendante ne prend part à ce dialogue, ce qui, du coup dénote un manque de transparence et de crédibilité à l’égard dudit comité.
Aujourd’hui, notre pays se trouve dans une impasse totale avec pour conséquences, le blocus de tous les projets de développement communautaires ;
Cela constitue sans nul doute une cause d’aggravation de la pauvreté et du retard de développement de notre pays.
C’est pourquoi, nous, listes indépendantes ayant pris part aux élections du 04 Février 2018, malgré toute l’injustice et la fraude dont nous avons été victimes, renonçons à toutes les revendications relatives à nos suffrages déjà volés, cela pour le respect des lois du Pays et dans l’intérêt supérieur de la nation et surtout des populations qui nous ont porté leur confiance.
En conséquence, nous demandons ici et maintenant à Monsieur le Président de la République, à Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, aux acteurs politiques de l’opposition Républicaine et de la Mouvance Présidentielle, chacun en ce qui le concerne, d’œuvrer dans le sens de l’organisation rapide de l’installation des conseils Communaux et les organes exécutifs des Communes.
C’est le lieu de rappeler à Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, aux acteurs politiques de l’opposition Républicaine et de la Mouvance Présidentielle qu’ils sont face au peuple de Guinée et à l’histoire de ce pays.
Aujourd’hui, la non installation des Conseils Communaux et les organes exécutifs des différentes Communes crée un manque d’autorité notoire qui engendre beaucoup de problèmes d’ordre Economique et Social, notamment les révoltes des populations dans les zones minières et le gel de financement des bailleurs de fonds au projet de développement communautaires.
C’est pourquoi, nous attirons l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la violation de la loi et la mauvaise foi du Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation qui se manifeste par son refus persistant d’installer les organes exécutifs de l’ensemble des 342 Communes de la Guinée, au nom d’un prétendu dialogue politique sur 12 Communes seulement, ainsi que sur les conséquences susceptibles de résulter d’un tel comportement illégal, dilatoire et vexatoire.
En tout état de cause, nous nous réservons le droit d’attraire en justice, Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation afin qu’il lui soit donné une injonction de procéder à l’élection des organes exécutifs et à l’installation des conseils communaux dans nos circonscriptions respectives, si dans les Huit (08) jours qui suivent, une décision idoine n’est pas prise dans ce sens par lui.
Pour terminer, nous invitons toutes les populations guinéennes à rester mobilisées et fidèles au principe de la démocratie et de l’Etat de droit, en ne privilégiant que l’intérêt supérieur de la nation au détriment des intérêts égoïstes et fallacieux de certains acteurs politiques.
Vive l’Etat de droit ;
Vive la Démocratie ;
Vive le développement ;
Et vive la Guinée.
Conakry, le 16 Mai 2018
Pour les listes indépendantes :
Maître Saïdouba Kissing CAMARA
Mouvement Boffa Fé Wontanaara