L’ancien inspecteur des Forces armées royales, hospitalisé depuis plusieurs mois, est décédé ce mercredi 20 mai à Rabat. Parcours d’un acteur-clé de l’histoire militaire du royaume.
Le général Abdelaziz Bennani, ancien inspecteur général des Forces armées royales (FAR) et commandant de la zone sud du Maroc, est décédé ce mercredi 20 mai à Rabat des suites d’une longue maladie, rapportent différents titres de la presse marocaine.
Âgé de 80 ans, il était l’un des militaires les plus gradés de l’armée marocaine. Il faisait partie du « club des 4 étoiles » composé d’Hosni Benslimane, commandant de la gendarmerie royale, d’Abdelhak Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) aujourd’hui à la retraite, et du général Bouchaib Arroub. Celui-ci a succédé en juin 2014 au général Abdelaziz Bennani, alors malade.
Le général Bennani a été hospitalisé pendant plusieurs mois à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris. Les Marocains ont découvert son état de santé lorsque l’ex-capitaine des Forces armées royales, Mustapha Adib, a tenté de pénétrer dans sa chambre d’hôpital pour lui demander des explications sur une lettre d’insultes qu’il avait reçue en pleine crise diplomatique entre Rabat et Paris.
Deux postes stratégiques
L’histoire du général Bennani, qui occupait deux postes stratégiques depuis 1983, se confond avec celle de l’armée marocaine. Cet originaire de Taza a fait partie des premières promotions de militaires, formées après l’indépendance du Maroc en 1956 dans différentes écoles de renom, dont celle de Saint-Cyr.
Calme, discipliné et imperturbable, il se fera remarquer pendant la guerre des Sables avec le voisin algérien en 1963, puis au début des années 1970, lors des deux tentatives de coups d’État contre Hassan II, menées par les généraux Mohamed Medbouh et Mohamed Oufkir.
Mur des sables
Abdelaziz Bennani devient ensuite très proche de Hassan II. Il joue un rôle vital dans la préparation de la Marche verte de 1975 pour récupérer le Sahara de la main des Espagnols. Il prend des galons et s’impose dans le commandement de cette zone devenue, depuis cette date, le centre d’une lutte entre le Maroc et le front Polisario.
Pour repousser les incursions de ce dernier, le général Bennani participe activement à la construction d’un « mur des sables ». Appelé également « mur de défense » ou « mur de sécurité », ce rempart de plus de 2700 kilomètres relie l’est du Maroc et le sud de la ville de Dakhla, sur la côte atlantique. Ce sera la réalisation majeure de sa carrière.
Lorsque Mohammed VI accède au pouvoir en 1999, le général Bennani lui prête allégeance comme les autres hauts gradés de l’armée, marquant ainsi une succession monarchique sans heurts. Sa fonction de secrétaire général des FAR fait de lui le deuxième acteur-clé de l’armée marocaine après le roi (chef suprême et d’État major).
afp