Six personnes ont été tuées par des assaillants non identifiés dans une région de l’est de la République démocratique du Congo, en proie à des troubles, a-t-on appris samedi de source locale.
« Six personnes de toutes les communautés confondues ont été tuées » dans la nuit du vendredi à samedi à Bwalanda, a déclaré à l’AFP Alphonse Mahano, délégué du gouverneur de la province du Nord-Kivu dans la région.
M. Mahano faisait allusion aux communautés Hutu, Hunde et Nande vivant à Bwalanda, localité du territoire de Rutshuru, situé à environ 150 km au nord-ouest de Goma, capitale du Nord-Kivu.
Une source militaire a confirmé l’attaque.
Selon M. Mahano, « trois [victimes] ont été découpées à la machette » et trois autres « brûlées dans leurs maisons ». « Pour l’instant, on ne sait qui est responsable » de la tuerie, a-t-il ajouté, indiquant qu’une enquête a été ouverte.
Des affrontements interethniques
Depuis le début de l’année, plusieurs dizaines de personnes sont mortes dans cette zone lors d’affrontements opposant les Nande aux Hutu.
La dernière tuerie du genre dans le Rutshuru remonte au 19 juillet, lorsque dix civils ont été tués lors d’affrontements entre les habitants de Kibirizi, une localité située à 85 km au nord de Goma.
Les Nande accusent les Hutu congolais d’être complices des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) pour les chasser de leur territoire.
Les Hutu congolais, qui ne nient pas être à la recherche de nouvelles terres agricoles, accusent les Nande de violer leur droit constitutionnel à s’installer où ils le veulent.
Les FDLR ont été créés par des Hutu rwandais réfugiés dans l’est de la RDC après le génocide des Tutsi au Rwanda de 1994. Les fondateurs de ce mouvement ainsi qu’un certain nombre de ses plus anciens combattants sont recherchés par la justice internationale qui les accuse d’avoir pris une part active au génocide.
L’Est de la RDC est déchiré depuis plus de 20 ans par des conflits armés alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières et des rivalités entre puissances régionales.
AFP