Selon la victime elle a été bousculée par un de ses frères de même père mais de mère différente, qui l’en voudrait parce que leur papa a affecté à sa maman un bâtiment à l’époque inachevé. Au-delà des circonstances dans lesquelles son frère l’a fait chuter ce Vendredi 15 février 2019, M’mah Soumah dit qu’elle a une histoire particulière et pathétique à raconter pour la première fois de sa vie.
« Cette chute que je viens de faire, qui est aussi la principale cause de la mort de ma mère, s’ajoute à un passé douloureux que je voudrais bien partager avec vous. Si vous acceptez ce sera la première fois que je le fasse dans un média. Certaines choses m’ont été racontées par ma défunte mère, j’ai moi-même vécu d’autres » a dit M’mah Soumah à l’entame de cette interview exclusive accordée à votre quotidien en ligne www.africavision7.com
« Avant qu’un arrêt cardiaque n’emporte ma chère maman après avoir appris ma chute, elle m’avait expliqué que je suis née d’un père chrétien et d’elle-même musulmane pratiquante sans qu’ils ne se marient. Que mon grand-père maternel était le grand Imam de son village situé dans la préfecture de Dubreka, à 82 kilomètres de Conakry. Que celui-ci était craint, personne n’osait le contredire dans sa famille. Il s’est donc catégoriquement opposé à l’union entre elle et mon père et a réussi à empêcher leur mariage m’a-t-elle dit un jour en pleurant.
Moi-même je m’en suis rendue compte parce qu’en République de Guinée de nombreux musulmans refusent qu’un chrétien se marie à une de leur sous prétexte que la religion musulmane proscrit cela. Pire ma mère avait contracté une grossesse avant que mon père ne demande sa main. Elle m’a aussi dit qu’à cause de la grossesse, elle était souvent insultée, battue parfois, humiliée, qualifiée de diable, maudite, rejetée et même complètement bannie de la famille.
Pour ne pas laisser ma mère en état de grossesse sans abris, ni soutien, mon père décide donc de l’emmener chez lui où il vit avec sa première femme qui lui a fait des garçons qui ont déjà grandi. Malheureusement sa grande famille, sa femme et leurs enfants se sont opposés au motif que la religion chrétienne aussi interdit la polygamie. Que c’est ainsi que mon père l’a emmenée dans un bâtiment inachevé qu’il était en train de construire depuis des années à Tombolia dans la haute banlieue de Conakry. Mon jeune frère, mes deux jeunes sœurs et moi sommes nés dans cette maison. Ça c’est ma mère qui me l’a expliqué à son vivant »
Que faisaient vos parents lui demande Africavision7.com
« Mon père est chauffeur. Ma mère, elle, était vendeuse de condiments au marché les matins. Les soirs elle faisait la femme de ménage pour subvenir tant bien que mal à nos besoins. Étant sa première fille, moi je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école comme les autres enfants. J’étais plutôt une enfant de marchés et de maisons pour aider ma mère puisqu’on vivait dans la précarité.
Ma mère est décédée le 16 février 2019 d’un arrêt cardiaque suite à ma chute car elle avait un problème de cœur. Peu de temps après tout cela, mon père aussi a fait un AVC (accident vasculaire cérébral ndlr). Depuis, il est inanimé. Il ne peut pas se mouvoir et ne peut pas parler mais je ne pouvais lui rendre visite par crainte de sa famille, sa première femme et ses enfants, qui nous détestent. Ils ne veulent en rien nous sentir. Ils ont toujours cherché à nous faire déloger pour récupérer la maison que mon père nous a fait habiter.
Avant la mort de ma mère, ils nous traitaient de voleurs d’héritage, plusieurs fois mon frère mes sœurs et moi avons fait l’objet d’agressions et tentative d’atteinte à notre vie par les enfants de la première femme de mon père. Moi par exemple, vous voyez son premier garçon m’a fait chuter de l’étage de ce duplexe. Heureusement je suis tombée sur un véhicule qui était garé en bas sinon j’allais succomber. Malgré tout j’ai eu un choc aux reins et je me suis blessée à la tête.
Sachez également que quelques mois avant le décès de ma mère nous avons été attaqués par un groupe de jeunes qui seraient toujours dressés contre nous par la première femme de mon père et ses enfants notamment l’aîné. Nous avions essuyé des jets de prières et autres. Moi j’avais reçu un caillou à mon œil droit. Ils estimeraient que c’est à moi que ma mère a confié les dossiers de la maison qu’on habite.
Ces gens-là ont même fait du maraboutage contre nous juste pour nous nuire et nous vider de la maison. Seul Dieu nous a sauvé.
A deux reprises nous avons porté plainte contre eux mais ces plaintes n’ont jamais prospéré parce que la justice est ce qu’elle est dans notre pays ; ça vous le savez. En plus nous-nous n’avons pas les moyens et eux, la maman de la première femme de mon père est une Messène connue ici. Elle les accompagnait chaque fois qu’ils devaient répondre à une convocation de la justice. Elle userait de ses moyens pour influencer la justice. C’est ce qui ferait que nos plaintes seraient restées sans suite. »
Propos recueillis et transcrits par Ousmane Tounkara
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