Après une campagne tendue, les Ivoiriens étaient appelés aux urnes ce samedi. Face à Alassane Ouattara, candidat à un troisième mandat, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan ont appelé au « boycott actif », tandis que Kouadio Konan Bertin a décidé de ne pas quitter le processus électoral. Retrouvez les temps forts de cette journée de vote.
Ce direct est désormais terminé, merci à toutes et tous de l’avoir suivi. Retrouvez les temps forts de cette journée de scrutin sous tension, grâce aux correspondants de Jeune Afrique (les heures sont données en GMT).
Ce qu’il faut retenir :
- Quatre candidats officiellement en lice : Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Pascal Affi N’Guessan et Kouadio Konan Bertin sont les quatre candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Mais Bédié et Affi N’Guessan ont lancé un appel au « boycott actif » du vote.
- Un scrutin marqué par des incidents dans de nombreuses villes. Au moins trois personnes ont été tuées dans ces violences, selon les services de sécurité. L’opposition évoque pour sa part « une douzaine de morts ».
- Deux visions antagonistes du déroulement de la journée. D’un côté, le parti au pouvoir et le président de la Commission électorale indépendante (CEI) affirment que si des incidents ont bel et bien émaillé cette journée, ils n’ont pas empêché les Ivoiriens de se rendre massivement dans les bureaux de vote. De son côté, l’opposition estime que les électeurs ont boudé les urnes. Le taux de participation sera particulièrement scruté lors de la proclamation des résultats provisoires. Il avait été de 54,63 % en 2015 et de 83,73 % en 2010.
20h05 – Adama Bictogo (RHDP) : « Nous avons notre première victoire »
Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP, le samedi 31 octobre à l’issue du premier tour de la présidentielle.
« Nous avons notre première victoire. L’élection présidentielle s’est tenue. Le 31 octobre n’a pas été la journée du déluge comme prédit par l’opposition », s’est félicité Adama Bictogo, le directeur exécutif du RHDP, lors d’une conférence de presse ce samedi soir.
Revenant sur les incidents violents qui ont émaillé cette journée de vote, il a relativisé leur ampleur. « Sur plus de 22 000 bureaux de vote, seulement une dizaine a fait l’objet d’attaques », a-t-il insisté.
« Nous avions affaire à des agresseurs. (…) L’opposition a fait le choix de la psychose que les Ivoiriens ont dû surmonter. Il y a eu des morts que nous déplorons et imputons à l’opposition », a par ailleurs dénoncé Adama Bictogo.
« Il y a eu une ferveur, un vote massif », a-t-il affirmé, jugeant que « la majorité qui a le sens des responsabilités s’est exprimée ». S’il s’est gardé de donner des résultats, il a cependant jugé que, selon les informations remontées par ses troupes, « le taux de participation sera bon ».
20h00 – Simone Gbagbo appelle à la mise en place d’un « gouvernement de transition »
Dans une courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Simone Gbagbo a affirmé que le mot d’ordre de « boycott actif » de l’opposition avait été « fidèlement suivi sur toute l’étendue du territoire ». Pour elle, « ce 31 octobre 2020, il n’y a pas eu élection en Côte d’Ivoire. Notre pays se trouve donc en situation de vacance du pouvoir présidentiel ».
L’ex-Première dame ivoirienne, libérée le 8 août 2018 après avoir été graciée par Alassane Ouattara, a appelé l’opposition et la société civile à « se donner les moyens de mettre en place un gouvernement de transition » afin de « jeter les bases d’une vraie réconciliation nationale ».
19h40 – Guillaume Soro : « Je ne reconnais plus Alassane Ouattara comme président de la République »
L’ancien président de l’Assemblée nationale, depuis la France où il vit désormais, a publié un court message sur les réseaux sociaux dans lequel il affirme qu’il « ne reconnaît plus Alassane Ouattara comme président de la République ».
Guillaume Soro, qui a vu sa candidature à la présidentielle invalidée en raison de sa condamnation à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux, ajoute : « Nous n’avons aucune autre option que celle d’œuvrer au départ d’Alassane Ouattara du pouvoir. »
19h – Le parti au pouvoir et l’opposition convoquent la presse
Le RHDP, parti d’Alassane Ouattara, a convié la presse ce samedi à 19h30.
L’opposition a de son côté annoncé la tenue d’une conférence de presse, qui devait se tenir à la résidence d’Henri Konan Bédié à Abidjan. Elle a cependant été finalement annulée.
Plus tôt dans la journée, le président Ouattara avait lancé un appel au calme. « Le vote se déroule bien et les Ivoiriens sont sortis nombreux pour voter », a-t-il notamment déclaré après avoir glissé son bulletin dans l’urne.
Prenant la parole au nom de l’opposition en milieu d’après-midi, Pascal Affi N’Guessan a pour sa part affirmé que les Ivoiriens avaient « boudé dans leur très large majorité ce coup d’État institutionnel et constitutionnel ».
18h00 – Début des opérations de dépouillement
Au bureau de vote du groupe scolaire groupe scolaire William Ponty, à Yopougon, quelques instants avant la fermeture, ce 31 octobre.
Le dépouillement va désormais démarrer, les bureaux de vote ayant pour certains commencé à fermer leurs portes à partir de 18h GMT (il est prévu que les bureaux restent ouverts pendant dix heures, ceux qui ont donc ouvert avec retard fermeront également avec un léger décalage).
Le taux de participation sera particulièrement scruté. Aucun chiffre officiel n’a pour l’instant été communiqué, mais Jeune Afrique est retourné en fin de journée à l’école Saint-Marie de Cocody, où Alassane Ouattara a voté ce samedi, un peu avant midi. Dans l’un des bureaux de vote, seuls 77 électeurs se sont déplacés sur les 448 inscrits.
Nous sommes retournés aussi au groupe scolaire William Ponty, à Yopougon. À une heure de la fermeture des bureaux de vote, l’affluence était particulièrement faible : 41 votants sur 432 dans inscrits dans l’un, une petite centaine dans un autre.
En revanche à Port-Bouët 2, bastion du pouvoir dans la même commune de Yopougon, les électeurs sont venus nombreux et le taux de participation devrait être élevé.
17h30 – Vote dans le calme à Korhogo
File d’attente devant les bureaux de vote du lycée moderne, à Korhogo, le 31 octobre 2020.
À Korhogo, chef-lieu de la région du Poro (Nord) et fief de l’ex-Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet, le vote s’est déroulé dans le calme. Selon l’Agence ivoirienne de presse (AIP), les files d’attente devant les principaux bureaux de vote de la ville étaient importantes.
16h55 – Adjamé a voté dans le calme
Au bureau de vote de l’école Soma Samaké, à Adjamé, les électeurs ont été nombreux samedi matin pour la présidentielle du 31 octobre.
Dans la grande commune commerçante d’Adjamé, située dans le nord d’Abidjan, les opérations de vote se déroulent dans le calme depuis ce matin. Les principaux axes routiers, habituellement embouteillés, sont plus déserts qu’un dimanche et beaucoup de commerces ont baissé leurs rideaux.
À l’école Saint-Joseph, qui accueille huit bureaux, des gendarmes et des policiers veillent devant les portes. « Nous avons eu beaucoup de votants ce matin », affirme Moussa Traoré, superviseur du lieu. Il ajoute que face à l’affluence, des bâches ont été installées à l’extérieur des bureaux pour protéger les électeurs du soleil et bientôt d’une forte pluie.
En face, à l’école Soma Samaké, les électeurs ont été nombreux ce matin, mais le sont moins en cet fin d’après-midi. « Chacun est rentré vaquer à ses occupations », dit un assesseur.
16h35 – Pascal Affi N’Guessan : « Il n’y a pas eu d’élection aujourd’hui en Côte d’Ivoire »
« Nous ne nous sentons pas concernés par ce qui s’est passé aujourd’hui. Il n’y a pas eu d’élection aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Nos compatriotes ont boudé dans leur très large majorité ce coup d’État institutionnel et constitutionnel. Partout, les barricades ont été maintenues. Le mot d’ordre de désobéissance civile a été suivi par nos compatriotes », a déclaré Pascal Affi N’Guessan en s’adressant à la presse, cet après-midi, depuis le domicile d’Henri Konan Bédié.
Le patron du PDCI n’était pas présent lors de cette prise de parole. Pascal Affi N’Guessan était en revanche accompagné d’Albert Mabri Toikeusse, ancien ministre de l’Enseignement supérieur d’Alassane Ouattara, de Maurice Kacou Guikahué, secrétaire général du PDCI, et de Georges Armand Ouegnin, de la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS). « Nous déplorons une douzaine de morts à l’heure actuelle », a par ailleurs affirmé Pascal Affi N’Guessan.
16h10 – À Blockhaus, l’élection n’a pas pu aller à son terme
Du matériel de vote saccagé dans le quartier Blockhaus, à Abidjan, le 31 octobre 2020.
Blockhaus, un village situé dans la commune de Cocody, à Abidjan, compte parmi les zones où l’élection n’a pu aller à son terme, ce samedi.
Dans la matinée, des jeunes ont érigé un barrage près des deux centres de vote, empêchant les électeurs de s’y rendre. La gendarmerie est intervenue et a entamé des négociations avec la chefferie de ce village traditionnellement favorable au Front populaire ivoirien (FPI). Les discussions n’ont pas abouti, et à la mi-journée, le matériel électoral a finalement été retiré des centres de vote, qui ont dû être relocalisés.
Les forces de l’ordre ont ensuite fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui scandait « Ouattara voleur » ou « Gbagbo arrive ».
En milieu d’après-midi, le calme était revenu. « Qu’on ne vienne pas nous dire qu’il y a eu une élection à Blockhaus. Alassane Ouattara ne sera pas le président de la Côte d’Ivoire », lance une habitante.
15h55 – Bureaux de vote saccagés, routes bloquées, affrontements : le point sur les incidents
En début d’après-midi, plusieurs incidents étaient rapportés dans différentes villes et localités du pays.
À Botro (Centre), un manifestant est mort et plusieurs personnes ont été blessées dans des affrontements entre la population et les forces de l’ordre, selon une source sécuritaire.
À Yamoussoukro, des barricades ont été érigées dans différents quartiers, où des heurts ont éclaté. Des barricades, également, à Tiébissou, où l’un des axes de circulation était bloqué.
À Zaranou (Est), l’antenne de la CEI locale a été incendiée.
Dans le village de Téhiri, près de Gagnoa (à environ 100 km au nord-ouest d’Abidjan), des manifestants s’en sont pris au matériel électoral, avant que des jeunes munis de machettes ne les affrontent. À Bocanda, dans la région de Daoukro, des individus ont saccagé des bureaux de vote, tout comme à Vavoua, dans le centre du pays, où du matériel de la CEI a également été endommagé.
Dans le district d’Abidjan, du matériel électoral a été détruit à Blockhauss et des manifestants ont tenté d’attaquer des bureaux de vote à Bingerville.
15h25 – 10 000 observateurs dans les bureaux de vote
Pas moins de 10 000 observateurs sont déployés dans tout le pays par des organisations ivoiriennes et internationales pour suivre le déroulement de cette présidentielle.
La mission d’observation électorale de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dirigée par l’ex-Premier ministre sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré, en a envoyé quatre-vingt-dix. L’Union africaine (UA), l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et la Fondation Carter ont aussi envoyé des délégations à Abidjan.
14h55 – De Bakayoko à Bacongo, ces ministres qui sont allés voter
À l’image du Premier ministre, Hamed Bakayoko, qui a glissé son bulletin dans l’urne ce samedi matin à Abidjan, plusieurs ministres s’affichent au sortir des urnes sur les réseaux sociaux.
C’est le cas de Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement, qui a voté à Béoumi, non loin de Bouaké (Centre). Mamadou Touré, le porte-parole adjoint du gouvernement et ministre de la Promotion des jeunes, a lui voté à Daloa (Centre-Ouest). Ibrahim Cissé Bacongo, ministre auprès de la Présidence, a de son côté voté à Koumassi, commune d’Abidjan dont il est le maire.
14h35 – Bédié et Affi N’Guessan vont prendre la parole à 16h GMT
Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, le 15 octobre 2020 à Abidjan.
Les deux candidats de l’opposition dont les candidatures ont été officiellement retenues mais qui ont appelé à un « boycott actif » du scrutin ont convoqué la presse pour une « importante déclaration », ce samedi à 16h GMT.
Henri Konan Bédié (PDCI) et Pascal Affi N’Guessan (FPI) ont prévu de prendre la parole à la résidence du leader du PDCI, dans le quartier Cocody, à Abidjan.
14h00 – À Port-Bouët, deux bureaux de vote, deux ambiances
Dans le bureau de vote de l’école Selmek, à Port-Bouët, samedi 31 octobre 2020.
Dans le centre de vote Abattoir-BAD de Port-Bouët, « les électeurs se sont mobilisés », affirme Sita Koné, une observatrice du RHDP. « Les gens sont venus tôt pour voter », dit-elle près d’un bureau de vote devant lequel patiente une dizaine de personnes. Plus de 3 300 personnes sont inscrites ici. « Nous avons dû ouvrir deux bureaux de vote de plus rapport à 2015 car nous avons beaucoup de nouveaux inscrits, des jeunes », précise un autre observateur.
Autre ambiance dans le groupe scolaire Selmek. Dans l’un des bureaux de vote, pas plus d’une trentaine de bulletins dans l’urne sur plus de 400 inscrits. « Les gens vont se déplacer cet après-midi », assure Mohamed, assesseur.
13h40 – « Le vote a bel et bien lieu sur toute l’étendue du territoire », selon la CEI
Ibrahime Kuibiert-Coulibaly, le président de la Commission électorale indépendante (CEI), a glissé son bulletin dans l’urne à la mi-journée, dans un bureau de vote du lycée Sainte-Marie de la commune de Cocody, et lui aussi s’est voulu rassurant.
« Je voudrais annoncer à la ville et au monde que le président de la commission électorale a voté. J’ai voté et j’ai encore tous mes doigts », a-t-il lancé aux journalistes, en allusion au fait que l’opposition avait promis de perturber le déroulement du scrutin.
« Le vote a bel et bien lieu sur toute l’étendue du territoire, a-t-il ajouté. Nous avons 10 815 lieux de vote et 22 381 bureaux de vote. Il y a des zones qui ont connu des troubles mais ce sont de troubles mineurs. À peine 30 à 40 bureaux de vote ont été saccagés. Quand vous faites le ratio, c’est insignifiant. »
13h01 – L’armée au centre de toutes les attentions
Des soldats ivoiriens durant la cérémonie d’adieu à Amadou Gon Coulibaly, le 14 juillet 2020.
En 2000 et 2010, alors que violences et tensions accompagnaient les élections, l’armée ivoirienne a joué un rôle majeur.
« Le contexte actuel n’est pas le même qu’en 2010. Mais si la situation devient intenable, il ne faut pas exclure que des militaires puissent être tentés de prendre leurs responsabilités et de jouer leur propre carte », analyse un bon connaisseur de l’armée ivoirienne.
12h50 – Tension dans plusieurs quartiers de Yamoussoukro
Selon plusieurs témoignages, la situation se tend dans certains quartiers de Yamoussoukro, la capitale, où des incidents ont eu lieu vendredi. Des barricades, enlevées par les forces de l’ordre dans la matinée, sont de nouveau installées.
La police a fait usage de gaz lacrymogène dans le quartier de Morofé. « Il y a du monde dans les gares de transport. Sur l’artère principale de la ville, certains jeunes sont armés de gourdins », témoigne un habitant.
12h35 – Situation contrastée à Koumassi
D’un lieu de vote à l’autre, l’affluence est contrastée à la mi-journée à Koumassi. À l’école Saint-Thérèse, les bureaux de vote sont déserts. Dans l’un d’eux, seuls une vingtaine de votants sur 400 inscrits ont fait le déplacement.
Mais la situation est très différente à l’école Mondon, qui est aussi le plus important centre de vote de la commune. Sur 4 000 inscrits, la moitié aurait voté à la mi-journée selon Abdourahmane Guindo, conseiller municipal RHDP.
Lors de l’élection présidentielle ivoirienne, le 31 octobre 2020, à l’école Mondon, plus important centre de vote de Koumassi, à Abidjan.
12h23 – Faible affluence à Anono (Cocody)
Ces dernières semaines, le quartier d’Anono, situé dans la commune de Cocody, a été le théâtre de violences sporadiques. Ce samedi, l’affluence est faible. À la mi-journée, le bureau numéro 8 de l’EPP Sogofiha n’avait reçu que 11 électeurs sur les 450 inscrits.
« Ce matin, des jeunes ont tenté d’empêcher les opérations. Le responsable de la CEI sur place a été agressé. Nous avons dû attendre l’arrivée des forces de l’ordre », explique un représentant de la commission électorale. Plusieurs policiers ont depuis été déployés pour sécuriser le vote.
12h10 – Alassane Ouattara a voté à Cocody
Alassane Ouattara vient de voter, le 31 octobre 2020, lors de la présidentielle ivoirienne.
Le président Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession, a voté ce matin au bureau de vote de Sainte-Marie, dans la commune de Cocody (Abidjan), aux environs de 11h30 GMT. Il était accompagné de son épouse et a prononcé une brève déclaration face aux journalistes présents.
« Le vote se déroule bien et les Ivoiriens sont sortis nombreux pour voter, a-t-il assuré. Je viens d’accomplir mon devoir civique et je demande à tous mes concitoyens épris de paix et de patriotisme d’aller voter. C’est un jour important pour la démocratie. »
Et d’ajouter : « J’en appelle à ceux qui ont lancé ce mot d’ordre de désobéissance civile, qui a conduit à des morts d’hommes : [il faut] qu’ils arrêtent parce que la Côte d’Ivoire a besoin de paix. Ce sont des actes criminels et il faut que cela cesse. [Il faut] dire à nos jeunes de ne pas se laisser manipuler car il s’agit de leur avenir. »
12h01 – « Le scrutin se passe normalement », affirme Hamed Bakayoko
« Sur l’ensemble du pays, il y a un vote massif, c’est ça qui est important, a déclaré le Premier ministre, Hamed Bakayoko, en fin de matinée. Nous veillerons à ce que le scrutin se déroule dans les meilleurs conditions possibles et à ce que le dépouillement ne puisse souffrir d’aucune obstruction ».
Le Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko, lors de la présidentielle du 31 octobre 2020, à Abidjan.
« Nous avons insisté auprès de nos hommes pour que la gestion des foules se fasse avec retenue. On a bien compris l’enjeu : il s’agit de nous provoquer pour avoir des bilans de morts qui entachent le scrutin. Mais il n’en est rien et le scrutin se passe normalement sur l’ensemble du territoire, en dehors de quelques points qui sont localisés et qui sont les fiefs de l’opposition », a-t-il ajouté.
11h30 – Kouadio Konan Bertin a voté à Lakota
KKB, seul candidat à avoir fait campagne face à Alassane Ouattara après avoir refusé de rallier le « boycott actif » de l’opposition, a voté dans son fief de Lakota, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire.
11h18 – Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, les éternels rivaux
Rivaux depuis trente ans, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié auraient dû s’affronter ce samedi pour la magistrature suprême. Mais mi-octobre, le président du PDCI s’est retiré de la compétition, affirmant que le processus électoral en cours était vicié.
Il n’a pour autant pas renoncé à en découdre avec son vieil ennemi et ni lui ni le reste de l’opposition n’ont l’intention de reconnaître la légitimité du président sortant s’il est réélu.
Retrouvez dans cette série les temps forts de leur histoire commune, dont les contours épousent celle de la Côte d’Ivoire indépendante.
10h59 – La mise en garde de la CPI
Inquiète des violences préélectorales ayant fait une trentaine de morts ces dernières semaines, la procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI) a publié mercredi un communiqué en forme de mise en garde. Fatou Bensouda s’est dite « profondément préoccupée par les rapports publics faisant état d’une recrudescence de violences graves depuis plusieurs jours ».
« Je déplore particulièrement les allégations de violences intercommunautaires qui auraient causé la mort de plusieurs personnes, des blessés et des atteintes graves aux biens de la population civile. Ces actes pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la CPI », avertit-elle.
10h48 – Des bureaux de vote fermés dans le fief de Bédié
Dans l’Iffou, nombre de bureaux de vote sont restés fermés ce matin. Cette région, située dans le centre du pays, est le fief du PDCI et de son président, Henri Konan Bédié, qui a appelé au boycott du scrutin.
Les accès aux localités de Daoukro, Ouellé, M’Bahiakro et Priori sont également fermés.
10h34 – « Ouattara peut faire 100 ans, je le soutiendrai ! »
Dans la commune de Yopougon (Abidjan), l’affluence varie en fonction des zones. À l’école Plateau, dans le quartier de Port-Bouët 2, de longues files d’attente se sont formées dès l’ouverture des bureaux de vote.
« Ici, il n’y a rien. ADO [Alassane Ouattara] peut faire 100 ans, je le soutiendrai encore », lance Diabaté Bazoumana, mécanicien de 53 ans.
10h20 – Abobo espère que tout se passera bien
« Ça ressemble à un jour de fête ». Assis dans un café près de la mairie d’Abobo, Moses se réjouit du calme dans la commune en cette journée de vote. « Il n’y aura rien, ça va bien se passer », renchérit Diomandé qui s’apprête à se rendre au collège Anador glisser son bulletin dans l’urne. Il a écouté l’interview de Laurent Gbagbo, diffusée jeudi sur TV5 Monde : « C’est normal qu’il parle. Il faut l’écouter pour savoir ce qu’il se passe, c’est normal d’écouter ses adversaires. »
Plus loin, à Abobo-Habitat, quartier proche de l’opposition dans ce fief RHDP, la situation est plus contrastée et de nombreux commerces sont fermés.
10h02 – Plusieurs incidents rapportés
Selon des sources sécuritaires contactées par JA, plusieurs incidents ont été relevés depuis ce matin. À Abidjan, notamment dans les quartiers de Riviera M’Badon, Aboboté ou encore Anono, des manifestants ont tenté de barrer des routes avant d’être dispersés par les forces de l’ordre.
À Yamoussoukro, la capitale, l’accès au quartier des 220 Logements, où des affrontements entre jeunes et policiers ont eu lieu vendredi, était toujours impossible. À Abengourou, dans l’est du pays, des manifestants ont tenté d’incendier le commissariat, mais le feu a été rapidement contenu. Et dans les villages environnants de Bebou, Nbasso et Eliassou, des individus s’en sont pris au matériel électoral.
9h53 – Calme à Yopougon
La commune de Yopougon est très calme. Devant une buvette du quartier Niagon, Claude Adjo discute avec quelques amis. Il a 50 ans et ne vote plus depuis 2005. Sa carte d’électeur est périmée. « Il y a un climat de peur ici. Avant hier, un jeune a été tué sous les yeux de la police », déplore-t-il.
Jeudi, il a écouté avec attention la prise de parole de Laurent Gbagbo. « J’ai vraiment aimé. Il a été juste. Mais il faudrait que tous ceux qui ont amené la crise dans le pays, Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié se retirent. » Il en veut particulièrement au chef de l’État : « On ne fait pas de troisième mandat en Côte d’Ivoire. C’est ça qui nous fatigue. Il y a des gens en prison à cause de ça. »
9h45 – Le plan B de la CEI
La Commission électorale indépendante (CEI) a assuré, ces derniers jours, que même si des incidents devaient perturber le scrutin, les bureaux de vote ne seraient pas réinstallés dans les commissariats ou les brigades de gendarmerie.
Seul aménagement envisagé : qu’ils soient par endroit relocalisés, si nécessaire, dans l’enceinte des préfectures et des sous-préfectures.
9h25 – Incidents dans le Moronou
À Mbatto, dans la région du Moronou (Centre-Est), fief de Pascal Affi Nguessan, des jeunes ont pénétré tôt ce matin dans les locaux de la gendarmerie et détruit les cartes d’électeurs qui y avait été entreposées pour des raisons de sécurité.
9h02 – « Allez voter, y a pas palabres ! »
A la sortie du bureau de vote du collège d’Anador (Abobo), le 31 octobre 2020.
« Allez voter, y a pas palabres », lancent ces femmes à la sortie du bureau de vote du collège d’Anador (Abobo). Comme beaucoup ici, elles affichent clairement leur soutien au candidat Alassane Ouattara.
Début 2011, ce quartier très peuplé du nord d’Abidjan avait été l’épicentre de la crise postélectorale. Pendant des semaines, « insurgés » et forces fidèles à Laurent Gbagbo s’y étaient affrontés.
8h50 – Une élection sous haute surveillance
Près de 35 000 membres des forces de sécurité ont été déployés dans toute la Côte d’Ivoire pour assurer le bon déroulement des opérations de vote et contenir les éventuels dérapages. C’est l’opération « Barrissement de l’éléphant ».
Les bataillons des Forces spéciales ont notamment rejoint Abidjan, dès mercredi, pour soutenir les militaires et policiers déjà stationnés dans la capitale économique.
8h31 – À Yopougon, les électeurs arrivent au compte-goutte
A Abidjan, le 31 octobre 2020.
Le groupe scolaire William Ponty est le plus grand centre de vote de Yopougon, commune traditionnellement acquise à l’opposition. Ici, les opérations ont pris du retard et les premiers électeurs arrivent au compte-goutte. Aboubakar Dosso, analyste financier, attend de pouvoir accomplir son devoir de citoyen. Il ne cache pas son soutien à Alassane Ouattara mais appelle « les politiciens à être plus matures ». « Ils ont un patrimoine à gérer », insiste-t-il.
Des observateurs de la Cedeao et du corps diplomatique sont présents. Le bureau de vote est sécurisé par deux policiers et par une unité de la BAE, la Brigade anti-émeute.
8h23 – L’inconnue de la participation
Les Ivoiriens vont-ils aller voter ou respecter l’appel au boycott de l’opposition ? Lors de la présidentielle de 2015, 3 330 928 électeurs avaient glissé leur bulletin dans l’urne sur les 6 301 189 inscrits, soit un taux de participation de 54,63 %.
Des chiffres très inférieurs à ceux de 2010. Cette année-là, 5 784 490 électeurs étaient inscrits sur les listes. Au premier tour, 4 843 445 avaient voté, soit un taux de participation de 83,73 %. Au second, 4 689 366 avaient fait le déplacement, soit un taux de participation de 81,10%.
8h12 – Des files d’attente nourries à Abobo
Au collège Anador d’Abobo, le 31 octobre 2020.
Au collège Anador d’Abobo, commune de plus d’un million d’habitants située dans le nord d’Abibjan, les électeurs sont nombreux avant même l’ouverture des bureaux de vote. Certains attendent depuis 6h du matin pour pouvoir glisser leur bulletin dans l’urne.
Il s’agit du plus important bureau de vote d’Abobo, commune traditionnellement acquise au RHDP et à son candidat, Alassane Ouattara, et des observateurs de la veille diplomatique de l’Union européenne (UE) et de ses États membres sont arrivés sur place pour suivre le déroulement du scrutin.
8h00 – Ouverture des bureaux de vote
Sept millions d’Ivoiriens sont appelés aux urnes, ce samedi 31 octobre, pour le premier tour de l’élection présidentielle. Les bureaux de vote ont ouvert à 8h GMT et le resteront jusqu’à 18h.
La journée s’annonce incertaine puisque deux des quatre candidats dont les dossiers ont été retenus mi-septembre, par le Conseil constitutionnel, ont appelé au « boycott actif ». Seuls le président sortant, Alassane Ouattara (RHDP), candidat à un troisième mandat, et Kouadio Konan Bertin (indépendant) auront donc fait campagne. Henri Konan Bédié (PDCI) et Pascal Affi N’Guessan ont appelé à la désobéissance civile et « à empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin ». Leur mot d’ordre sera-t-il suivi ?
7h45 – Abidjan vide vendredi soir
Une ambiance de veillée d’armes régnait vendredi soir à Abidjan. Dès la tombée de la nuit, les rues ont commencé à se vider. Certains établissements ont fermé leurs portes un peu plus tôt que prévu, et n’ouvriront pas aujourd’hui.
Source : Jeuneafrique