« Tirer les leçons en évaluant les forces et faiblesses sur le déroulement de la campagne médiatique de la présidentielle de 2015, mais aussi, envisager les perspectives quant aux échéances futures ». Voilà une préoccupation majeure autour de laquelle hommes de médias, ONG, chargés de communication des partis politiques en lice, les partenaires de la presse sans omettre les commissaires de la HAC se sont retrouvés vendredi, 20 novembre, dans un hôtel de Conakry.
Une journée d’échanges où la présidente de la HAC, Mme Martine Condé, a vivement invité les participants à une évaluation sans complaisance, afin dit-elle, de permettre à la Haute Autorité de la Communication et aux médias guinéens de se remettre en cause. Car, après la présidentielle de 2015, il est important, selon la présidente de la HAC, qu’une attention particulière soit apportée à présent à tous les faits saillants qui ont jalonné le déroulement de la campagne médiatique de ce scrutin, « afin de faire la part entre les succès et les lacunes ».
L’occasion pour le rapporteur du Comité de suivi des accords du 20 août 2015, M. Ibrahima Béavogui, de souligner le lien entre son instance et la HAC, en rappelant quelques dispositions des accords politiques inter-guinéens qui stipulent que « les parties expriment leur attachement au principe de l’accès équitable des partis politiques et des candidats aux médias de services publics. Les parties invitent les médias publics et privés à faire preuve de professionnalisme et d’éthique dans le traitement de l’information notamment en période électorale etc. ».
Des dispositions qui précisent, d’après M. Béavogui, que certaines des missions du Comité de suivi sont en adéquation avec celles de la Haute Autorité de la Communication. En formulant la volonté expresse de voir dorénavant le gouvernement et les partenaires techniques et financiers mobiliser beaucoup plus de moyens et de ressources en faveur de la HAC dans ses missions, le rapporteur du Comité de suivi mettra l’opportunité à profit pour saluer et féliciter l’organe de régulation pour le travail abattu lors de la campagne présidentielle, dans le cadre surtout de l’accès équitable des partis politiques et des candidats aux médias publics.
Suivra ensuite la présentation du rapport d’activités de la HAC par la commissaire Hawa Camille Camara. A ce niveau, la présentatrice du rapport a tenu d’abord à souligner que son institution avait très tôt pris des dispositions pour règlementer le fonctionnement des médias pour la période de la précampagne. Elle a rappelé que la HAC a jugé nécessaire de s’armer de garde-fou en prenant non seulement la décision n°08 mais aussi en organisant des rencontres d’échanges visant à maintenir la quiétude sociale.
Parmi d’ailleurs ces rencontres, l’accent a été mis sur la réunion de Niamey consacrée à l’accès aux médias en période électorale, la réunion avec les Associations de presse par rapport à la responsabilité sociétale des journalistes, l’atelier de renforcement des capacités des journalistes, tenu les 27 et 28 août 2015 à l’hôtel Mariador. A ceux-ci s’ajoutent les séances de travail avec le cabinet du ministère de la Communication et avec la CENI ; l’adoption et la signature, le jeudi 3 septembre 2015, de l’engagement des médias privés relatifs à la couverture des activités des partis politiques en période électorale ; la visite chez les compétiteurs électoraux et la cérémonie de tirage au sort de l’ordre de passage des candidats dans les émissions spéciales.
Pendant le déroulement de la campagne, la commissaire Hawa Camille Camara assure que les activités de la HAC ont d’abord consisté à prendre deux décisions : la note de service portant la mise en place de commissions de travail pour la période de campagne électorale de la présidentielle du 11 octobre 2015, et la décision portant règlementation à titre exceptionnel de la publicité pendant la période de la campagne électorale. A côté de ces deux décisions, l’oratrice note la mise en place également d’une commission qui avait pour rôle de procéder au visionnage des éléments de campagne des différents partis politiques en lice.
Une présentation soutenue par des débats fructueux. Il en sera de même pour l’URTELGUI, l’AGUIPEL et les médias de service public, où les différents rapports ont affiché des bilans globalement positifs.
Au niveau de l’URTELGUI par exemple, c’est avec fierté que son chargé de communication, M. Doye Cheick Sadibou, a noté le déploiement de 135 journalistes et techniciens sur le terrain, même si des difficultés d’ordre financier ont été relevées. Quant à l’AGUIPEL, l’assistance a retenu de son président, M. Amadou Tham Camara, que sur les 80 sites monitorés, 7 articles à problèmes ont été décrochés. C’est ce qui a d’ailleurs permis, selon l’orateur, de limiter les dégâts.
Du côté des partenaires, l’honneur est revenu au représentant de la fondation Hirondelle, M. Martin Faye, de saluer et d’encourager la HAC pour le rappel à l’ordre à un moment donné des médias de service public, toute chose qui selon lui, crédibilise cette institution. Il a en outre apprécié et félicité la synergie des radios, avant de déplorer le manque de préparation parfois de certains journalistes.
Dans les travaux de groupes, il a été question de ressortir les forces et faiblesses des médias audiovisuels, de la presse écrite et de la presse en ligne. Les recommandations qui en découlent seront une sorte de bréviaire pour la HAC pour mieux ajuster l’action à accomplir dans l’organisation des campagnes médiatiques durant les prochains scrutins.
Yamoussa Touré