Ce matin à 9h déjà, le stade de Bonfi, dans la commune de Matam, commence à recevoir du monde. Sur le côté du stade considéré comme la loge officielle on voit des grandes affiches des leaders de l’opposition.
Sur les murs, on ne voit que des posters du leader de l’Union des forces républicaines (UFR). Des jeunes tiennent des grandes banderoles en bleu-blanc, couleur du parti. Ils font le tour du stade. C’est comme s’ils imposaient leur présence ‘’unique’’ au stade, bien que le morceau ‘’Cellou laamiké’’ de Master-X résonne dans tout le coin.
Les organisateurs de ce meeting ont pensé à l’épidémie d’Ebola. C’est pourquoi au niveau du grand portail, des seaux d’eau chlorée sont installés. Postés à l’entrée du stade, des jeunes obligent tous ceux qui arrivent, même s’ils sont au bord d’un véhicule, de se laver les mains avant d’entrer.
Aicha Boffa Camara, est membre du bureau des femmes de l’UFR. Elle dit venir participer à ce meeting pour réclamer son droit et soutenir le président de son parti. « Je suis partisane de l’UFR et j’en suis fière », conclut-elle.
Dans un angle du stade, sont regroupés des militants de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG) de Jean Marie Doré. Bamba Dénis, membre de ce parti, pense que ce meeting a essentiellement trois objectifs : « Je suis venu apporter mon soutien à l’opposition pour réclamer un tas de choses. D’abord c’est pour dénoncer le fait que l’accord du 3 juillet 2013 signé entre l’opposition et le gouvernement n’a pas été respecté. Ensuite nous demandons que le recensement général de la population guinéenne soit repris. Enfin, nous demandons la restructuration de la CENI avant l’élection présidentielle de 2015.»
Fofana Ismael, coordonne un mouvement qui soutient le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). C’est le ‘’Mouvement il faut Dalein en 2015’’. Pour lui, leur objectif c’est de sensibiliser leurs militants et ‘’les interpeller, leur dire combien de fois ce pouvoir là ne peut pas faire l’affaire des Guinéens.’’ Il reproche au président Alpha Condé de n’avoir pas choisi de bons collaborateurs : «Quand on dit le pouvoir, les gens pensent directement au président de la République. D’accord, il est le chef de l’Etat. Mais il n’a pas bien choisi ses éléments qui doivent l’accompagner. S’il voulait vraiment aider ce pays, puisque tout le monde dit qu’il est nouveau et qu’il n’a pas travaillé ici, il aurait fait appel à ceux qui connaissent mieux ce pays. Ensemble ils vont travailler. Mais ce n’est pas ce qu’on voit. L’injustice est là, la désinformation, la division.»
Puis, il justifie la création de son mouvement de soutien : «Comme El hadj Cellou Dalein Diallo est un leader charismatique, qui a géré ce pays, qui connait mieux ce pays, il sait rassembler, il lutte contre l’injustice, nous avons décidé de l’accompagner afin qu’il soit président de la République de Guinée.»
Avec toutes les affiches de l’UFR qui circulent dans le stade ou qui sont collées sur les abords de l’autoroute Fidel Castro, on peut dire que ce parti veut bien marquer sa présence. Car, par le passé, il a été reconnu que l’UFDG est le seul parti qui draine de foules lors des manifestations.
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