Le 30 novembre 2016 s’ouvrira à Sikasso le procès d’Amadou Haya Sanogo, chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir en mars 2012, et 17 co-accusés, parmi lesquels de hauts gradés de l’armée malienne. Ils seront jugés pour l’enlèvement et l’assassinat de 21 militaires.
« Un tel procès est l’occasion de faire transparaître la vérité sur un épisode difficile de l’histoire récente du Mali au cours duquel, alors que le pays était attaqué au Nord, un quarteron d’officiers n’a pas hésité à faire exécuter froidement 21 militaires pour conserver le pouvoir acquis quelques jours plus tôt par un coup d’État militaire. Le Mali s’honore à rendre justice et donner aux accusés un droit que ces derniers ont nié à leurs victimes » a déclaré Me Clémence Bectarte, coordinatrice du GAJ et avocate des victimes.
La FIDH et l’AMDH exhortent les autorités politiques maliennes à prendre les dispositions nécessaires à la bonne tenue du procès à Sikasso, en particulier afin d’assurer la sécurité des victimes, de leurs avocats, et des représentants des organisations de défense des droits humains qui assisteront au procès. A plusieurs reprises depuis 2013, des personnes se présentant comme des soutiens ou des partisans de Amadou Haya Sanogo ont fait pression ou menacé des familles de victimes pour qu’elles abandonnent leur combat pour la vérité et la justice sur le sort de leurs proches.
« Ce procès est hautement historique et symbolique pour le Mali, en proie à des violations graves des droits humains depuis janvier 2012. C’est une étape essentielle pour tourner la page des coups d’États militaires et sonner la fin des aventures putschistes » a déclaré Drissa Traoré, vice-président de la FIDH. « Il doit être également un catalyseur pour l’avancée des autres procédures judiciaires pendantes devant la justice malienne, notamment celles de « la mutinerie du 30 septembre 2013 et celles sur les crimes commis au nord du pays depuis janvier 2012 » a-t-il ajouté.
Source et crédit photo FIDH