Près de 150 personnes ont été tuées mercredi dans trois attaques perpétrées par des membres présumés de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, faisant de cette journée la plus sanglante depuis l’arrivée au pouvoir de Muhammadu Buhari.
L’attaque du village de Kukawa, au cours de laquelle au moins 97 personnes ont été tuées mercredi 1er juillet au soir, est de loin le pire carnage depuis l’investiture, le 29 mai, du président Muhammadu Buhari. À Kukawa, une cinquantaine de membres présumés de Boko Haram ont ouvert le feu vers 18h30 sur des fidèles qui priaient dans des mosquées du village. Deux témoins ont donné un bilan de 97 tués. Selon deux autres, des femmes et des enfants figurent parmi les victimes.
Une source militaire basée à Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, a confirmé que « les terroristes de Boko Haram (avaient) lancé une attaque sur Kukaw [mercredi] », sans être en mesure de donner de bilan pour l’instant. « L’armée a riposté en lançant des bombardements aériens sur des positions terroristes », a-t-il ajouté. Selon un témoin, il n’y avait en revanche « pas un seul soldat à Kukawa quand les terroristes sont arrivés » et ce jusqu’à leur départ, autour de 23h00.
Des hommes regroupés et fusillés
Peu après, à une cinquantaine de kilomètres de là, dans le même État de Borno, des islamistes lançaient à 20h30 l’assaut sur deux villages voisins à la sortie de Monguno, à 90 km au nord de Maiduguri.
« Les hommes armés de Boko Haram ont tué 48 hommes et en ont blessé 11 autres », a indiqué un député de cette circonscription au Parlement nigérian, Mohammed Tahir. « Ils ont sélectionné certains hommes parmi la foule des fidèles, ils les ont réunis et ils les ont fusillés avant de mettre le feu aux deux villages, qui ont été entièrement détruits », a-t-il dit.
Un rescapé a confirmé ce bilan, sous couvert d’anonymat. « Ils ont réuni les hommes d’âge adulte qui venaient des deux villages et ils nous ont tiré dessus », a-t-il dit depuis Monguno, à 8 km de là, où il a trouvé refuge.
Plus de 400 morts en un mois
Plus de 400 personnes ont été tuées par Boko Haram en un mois, selon un décompte de l’AFP. Le vice-président Yemi Osinbajo, en tournée dans cette région cette semaine, a réaffirmé jeudi 2 juillet la résolution de Muhammadu Buhari de « mettre fin à l’insurrection terroriste dans le nord-est ». Les attaques de Boko Haram et leur répression par les forces de sécurité ont fait plus de 15 000 morts depuis 2009 au Nigeria.
Une opération militaire régionale lancée en février par le Nigeria et les pays voisins, Tchad en tête, a permis au pouvoir nigérian de reprendre possession de la quasi-totalité des localités du nord-est contrôlées par le groupe armé. Les attentats n’ont toutefois pas cessé.
afp