Cette déclaration est de M. Abdourahmane Diallo, le président du Mouvement Guinéen pour l’Action, de Développement, de la Justice, de la Paix et de la Solidarité (MG5). M. Diallo a accordé une interview à la rédaction de votre canal d’informations Africavision7.com. C’était mardi 15 juin 2021 à Conakry. L’objectif, parler du mouvement MG5 et donner son point de vue sur de la situation sociopolitique que traverse actuellement son pays, la République de Guinée.
Africavision7.com : Parlez-nous de votre Mouvement MG5 ?
Abdourahmane Diallo : Le MG5 est un mouvement qui exprime les cinq du mouvement et qui sont pour nous les cinq piliers essentiels du développement qui sont : L’Action, le Développement, la Justice, la Paix et la Solidarité. Il est créé depuis le 13 août 2020 par un arrêté du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) dans le but de soutenir le président de la République, le Pr. Alpha Condé non seulement dans le cadre de son élection à la présidence du pays mais aussi, dans le cadre d’apporter un soutien technique dans la gouvernance du pays.
Le MG5 se repose sur quoi ?
Le Mouvement se repose sur une classe des jeunes qui ont pris conscience que seules les actions peuvent faire avancer le pays. Le MG5 est également fondé sur l’appui technique que nous pouvons apporter au président de la République dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance. C’est dans ce cadre que nous avons aujourd’hui avec le gouvernement des rapports très étroits. Donc, nous nous régissons vraiment du fait que le gouvernement prend en compte beaucoup de nos suggestions.
Votre plan d’action ?
Notre plan d’action, c’est d’abord d’analyser et diagnostiquer le pays tout en s’intéressant à tous les secteurs afin de donner des idées permettant de produire des résultats utiles allant dans le développement de notre nation.
Votre relation avec le président Alpha Condé ?
Nous n’avons pas de relation propre avec le président, nous avons une relation avec le président de la République en tant que Institution. Personnellement, je n’ai jamais eu la chance de rencontrer le chef de l’Etat malgré une cinquantaine de courriers qu’on s’est échangé mais nous sommes restés toujours les mêmes. Il sait bien que le MG5 existe et nous sommes actuellement l’un des rares mouvements que le MATD a félicité parce que conformément au cahier de charge des mouvements, chaque mouvement est tenu de faire des rapports d’activités au plus tard le 30 avril de l’année.
Nous nous sommes le seul à établir le rapport officiellement qui partait de l’élaboration du plan de campagne pour le Pr. Alpha Condé, à l’élaboration de la stratégie de la classification de la commune de Ratoma, à la reforme sécuritaire que nous avons engagées, nous avons établi des programmes d’actions concertés pour la transformation économique et sociale ainsi que les autres. Le rapport a été adressé au ministre de l’Administration qui à son tour nous a félicité parce qu’on a produit le rapport avec les documents.
Quelle a été la cause de séparation du MG5 et le parti RRD d’Abdoulaye Kourouma ?
J’ai l’habitude de dire que l’adhésion à un parti politique est assujettie au partage d’idées et des convergences idéologiques avec le parti. Mais si à un moment, on se rend compte que les idées que nous voulons sont contraires à celles que le parti veut véhiculer ou bien le président du parti semble à refuser, je pense que ce n’est pas un mariage avec un contrat à durée indéterminée. Au fait, avec le RRD comme je le dis à tous les leaders des partis politiques, quand vous confondez un parti politique à un bien personnel ou à une entreprise familiale où seul le moi compte sans consultation de la base, moi, personnellement je ne me vois pas dans ce genre de structure en tant que économiste de formation c’est-à-dire une formation de mise en place de système de communication dans une entreprise où je demande toujours au patron de parler et de concerter le planton avant chaque décision.
Abdoulaye Kourouma a toujours décidé de la situation du parti. Aujourd’hui, demandé la question est ce que le parti RRD existe réellement ? Est-ce que les assemblées sont tenues ? Est-ce que le parti est dans ses activités ? Et, c’est tout ce que je voulais éviter parce que moi, je ne veux pas aller aux élections pour aller aux élections, je veux aller aux élections dans une entité pour pouvoir développer l’entité.
Votre réaction par rapport aux détenus politiques ?
Moi, je rejoins le président Alpha Condé, ce n’est pas par complaisance. Pour moi, ce sont des détenus de droit commun comme les autres détenus qui sont à la maison centrale. Ces personnes qui sont détenues à ce que je sache, sur leurs inculpations, il n’est mentionné nulle part arrêté pour avoir s’opposer à Alpha Condé. Je pense qu’il y a des infractions que les magistrats ont requises par rapport à ces personnes. Pour moi déjà, je ne considère pas qu’il y ait des détenus politiques en Guinée et je m’inscris carrément contre cet état de fait.
Etant partenaire de la Mouvance, êtes-vous satisfait de la gestion du gouvernement d’Alpha Condé ?
Le fait que le président de la République a dit nous allons gouverner autrement se concrétise du jour en jour. Dans sa propre gouvernance, il est en train de poser des bases d’une vraie Administration fonctionnelle. Les reformes ne peuvent pas se faire en bâton magique connaissance bien l’histoire de la Guinée. Il y a des grands pas qui sont en train d’être faits. On ne peut pas dire que ce bilan est totalement satisfaction mais, je pense que l’essentiel est en train d’être fait pour que le résultat soit à la hauteur de la confiance que le peuple de Guinée a bien voulue confier au président de la République.
Le cadre de dialogue politique en Guinée, êtes-vous optimiste ?
On ne crée pas une institution pour une gestion circonstancielle, on crée une institution pour une gestion pérenne des situations du pays. C’est ce que le président Alpha Condé a fait. Ce cadre institutionnel de dialogue est une table en ciment, ce n’est pas une table qui va se mettre aujourd’hui qu’on va rassembler demain, c’est une table qui existera pour nous les futurs générations. Une table autour de laquelle toutes les questions politiques et sociales seraient débattues entre les acteurs concernés de chaque secteur.
Dans le cadre de dialogue, si tel parti ou tel parti ne participe pas, n’enlève à rien le caractère institutionnel de ce cadre. On ne peut pas être acteur politique dans un pays et de ne pas vouloir parler de dialogue. C’est anti-démocratique parce que le dialogue fait partir de la démocratie. Qui parle de dialogue ne peut pas parler du fichier préétabli. Si chacun se disait sans ça je ne vais pas m’assoir alors à quoi ça sert de bon de s’asseoir ? Et quand l’objectivité manque dans l’action politique, on va toujours vers l’échec. Le dialogue est inévitable. On ne peut ne pas parler aujourd’hui, on ne peut ne pas parler demain mais on ne peut pas dire qu’on ne parler pas pour toujours alors que nous sommes dans la seule Guinée. Donc, mieux vaut le faire à temps, c’est ça.
Interview réalisée par Aboubacar Touré
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