Le secrétaire général de l’ONU Ba-Ki Moon a évoqué, lundi, au conseil de sécurité, l’envoi de Casques bleus au Burundi, déchiré par une grave crise politique, qui pourrait, selon certains observateurs, se transformer en un nouveau génocide.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ne cache pas sa préoccupation face à la crise qui prévaut actuellement au Burundi, qui pourrait bien se transformer en un nouveau génocide, selon certains observateurs. Il a donc proposé trois options au Conseil de sécurité pour résoudre la crise dans le pays, dont l’envoi de Casques bleus dans le cadre d’une opération de maintien de la paix.
Dans un courrier, Ban Ki-moon « recommande cependant au Conseil d’adopter, pour l’instant, l’option trois, c’est-à-dire l’envoi à Bujumbura d’une équipe de soutien chargée de promouvoir un dialogue politique entre pouvoir et opposition ». Dans cette lettre, le secrétaire général de l’ONU souligne aussi qu’étant donné les « réalités politiques existantes et les conditions de sécurité sur le terrain, la seule option réaliste pour le moment est une mission politique ». Ban Ki-moon recommande aussi au Conseil de « réviser le mandat de la présence de l’ONU au Burundi en fonction de l’évolution de la situation », ce qui laisse ouverte la possibilité d’une véritable mission de maintien de la paix si la crise dérape. Il faudrait cependant, pour envoyer des Casques bleus, l’accord de Bujumbura ou l’adoption d’une autre résolution contraignante du Conseil.
Dans sa lettre, Ban Ki-moon suggère aussi que l’équipe de l’ONU travaille avec le gouvernement burundais et les autres protagonistes pour soutenir un processus de dialogue politique « crédible et conseiller Bujumbura sur la sécurité et les droits de l’Homme ».
De son côté, l’émissaire de l’ONU pour le Burundi, Jamal Benomar, a précisé à la presse que l’équipe de l’ONU devrait se rendre sur place « bientôt ». Il a aussi indiqué que les pays membres du Conseil, qui ont tenu des consultations à huis clos lundi sur le Burundi, envisageaient de se rendre en visite à Bujumbura. « C’est en discussion entre les membres du Conseil », a-t-il déclaré. La troisième option proposée par Ban Ki-moon est de déployer au Burundi « une mission politique spéciale en bonne et due forme ». La mission politique de l’ONU a quitté le pays, en décembre 2014, à la demande pressante du gouvernement. Des observateurs de l’ONU chargés de surveiller les dernières élections sont eux aussi quitté le pays.
Le Burundi est plongé dans une profonde crise depuis que le Président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature pour briguer un troisième mandat. Malgré la mobilisation massive dans le pays contre un nouveau mandat du chef de l’Etat, ce dernier a quand même maintenu sa candidature et a même été réélu lors des dernières élections boycottées par la majorité de l’opposition et très contestées à l’international. Le pays vit toujours dans la tourmente car les contestataires au Président sont encore très nombreux. Depuis son maintien à la tête du pays, les assassinats de responsables politiques ne cessent de se multiplier et l’insécurité est toujours de mise, poussant certains observateurs à penser que tout cela pourrait bien finir dans un véritable bain de sang.