Le Niger a décidé de suspendre la coopération avec l’Organisation internationale de la Francophonie. Ce, après la décision du Conseil permanent de la Francophonie de suspendre le Niger des Instances de la Francophonie.
Le Niger a décidé de suspendre toute forme de coopération avec l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie). La décision intervient après que le CPF (Conseil permanent de la Francophonie) a suspendu le Niger des Instances de la Francophonie. Des décisions qui interviennent dans un contexte de forte tension entre la France et ce pays ouest-africain. Ce, depuis le coup d’État du 26 juillet contre le Président Mohamed Bazoum.
Décision qui répond « au diktat et aux intérêts de la France »
« Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie et le gouvernement de la République du Niger décident de suspendre toute forme de coopération avec l’Organisation internationale de la Francophonie ». C’est ce qu’a déclaré, dimanche 24 décembre, le porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie. Dans son communiqué, le gouvernement nigérien justifie sa position par la décision prise le 19 décembre par l’OIF de suspendre le Niger de ses instances.
Et Niamey d’accuser Paris d’être derrière ces mesures prises à son encontre. « La décision de suspendre la République du Niger de l’Organisation, ainsi que de la coopération multilatérale répond, nous le savons, au diktat et aux intérêts de la France », poursuit le Colonel major Abdourahamane Amadou, dans sa communication. Et selon l’officiel, en prenant une telle décision de suspension, l’Organisation internationale de la Francophonie « se décrédibilise ».
Fermeture de l’ambassade de France à Niamey
Mieux, estime le porte-parole du gouvernement nigérien, l’Organisation internationale de la Francophonie « ne fait que confirmer que la Francophonie a toujours été utilisée par la France comme un instrument pour défendre les intérêts français ». Rappelons que le 19 décembre, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères annonçait la fermeture de l’ambassade de France à Niamey, « pour un délai indéterminé ».
Paris justifiait que « l’ambassade de France se trouve dans l’impossibilité d’exercer la plénitude des fonctions dévolues à une représentation diplomatique du fait des restrictions qui lui sont imposées par les autorités nigériennes ». En l’absence de réponse favorable « au maintien des activités de l’ambassade de France au Niger dans des conditions normales », le Quai d’Orsay prenait l’option de quitter le Niger.
Suspension de toute forme de coopération avec l’OIF
Cette décision intervenait simultanément avec celle de suspendre le Niger de l’Organisation internationale de la francophonie. « Adoptant une résolution conformément aux dispositions du chapitre 5 de la Déclaration de Bamako, le CPF a prononcé la suspension de la République du Niger de la Francophonie, avec pour effets immédiats la suspension de la participation de ses représentants de fait aux réunions des Instances de la Francophonie ».
Si, en outre, « la suspension de la coopération multilatérale francophone » avec le Niger a été aussi prononcée, le Conseil permanent de la Francophonie comptait poursuivre les « programmes bénéficiant directement aux populations civiles, et ceux concourant au rétablissement de la démocratie ». Une sélectivité que Niamey a totalement refusée en prononçant la suspension de « toute forme de coopération avec l’OIF ».
Afrik.com