Selon la police nationale nigérienne, quarante-cinq églises ont été incendiées samedi, à Niamey, durant les manifestations contre la caricature de Mahomet publiée en une de l’hebdomadaire français « Charlie Hebdo ».
À Niamey, la manifestation organisée samedi 17 janvier contre Charlie Hebdo avait rapidement tourné à l’émeute. D’après le porte-parole de la police nationale, Adily Toro, qui s’exprimait lundi lors d’une conférence de presse, « des dégâts importants ont été enregistrés ». En tout, 45 églises, cinq hôtels, 36 débits de boissons, un orphelinat et une école chrétienne ont été pillés puis incendiés. Les violences de ce week-end, en plus des cinq morts annoncés samedi, ont par ailleurs fait 128 blessés (94 au sein des forces de sécurité et 34 parmi les manifestants), tandis que 189 personnes ont été interpellées.
Les émeutes anti-Charlie avaient en outre fait cinq morts et 45 blessés vendredi à Zinder (la deuxième ville du pays, dans le sud-est), où le Centre culturel franco-nigérien et plusieurs églises ont été incendiés. Le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massoudou, avait dénoncé la présence d’étendards du groupe islamiste nigérian Boko Haram durant les manifestations dans cette ville proche du Nigeria.
Par ailleurs, quelque 300 opposants, à l’appel de dirigeants de l’opposition, avaient bravé dimanche matin l’interdiction des autorités pour marcher à Niamey. Des échauffourées se sont produites entre les protestataires et les policiers anti-émeute venus les disperser. Le gouverneur de Niamey a annoncé dimanche soir 90 arrestations parmi les manifestants.
AFP