Le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée a co-présidé ce j22 août 2019 à Conakry, la réunion conjointe des Gouverneurs de l’AMAO et de la ZMAO. Cette rencontre de Conakry qui regroupe une centaine de participants, s’inscrit dans une concrétisation du rêve des panafricanistes partisans de l’abandon du franc CFA.
L’adoption de la future monnaie unique ouest-africaine, devra cependant faire face à de nombreux obstacles. Les échanges qui se tiennent dans la capitale guinéenne, interviennent dans un contexte international marqué par la persistance des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, la montée de l’incertitude liée au Brexit et la hausse des prix mondiaux du pétrole. Ces facteurs réunis ont pour conséquence le ralentissement de la croissance économique mondiale, qui selon les estimations du FMI se situe à 3,6 % en 2018.
Les Etats de la CEDEAO devront mettre en œuvre des mesures et des réformes pour s’acheminer vers une convergence macro-économique, qui conditionnera la création d’une monnaie unique. Malgré une croissance économique dans la région, estimée à 3 % en 2018 et projetée à 3,4 % pour 2019, plusieurs obstacles se dressent devant le projet de monnaie unique des quinze pays de la CEDEAO.
Pour le Gouverneur de la BCRG, malgré les obstacles qui se posent, ces trois dernières années ont été marquées par des avancées significatives dans le processus de création de la monnaie unique de la CEDEAO. La décision formelle adoptant l’Eco comme monnaie unique de la sous-région a été prise récemment par les Chefs d’Etats et de gouvernement. Selon lui, il importe de souligner la nécessité de poursuivre les réformes en vue de respecter les critères de convergence permettant de faire de la monnaie unique une réalité.
Par ailleurs, le Gouverneur dira que conformément aux conclusions du sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO le 29 juin 2019, tenu à Abuja, l’approche graduelle a été réaffirmée. Il ressort de ces conclusions, que l’Eco sera lancé avec les pays qui respecteront les premiers, les critères de convergence. Les autres auront vocation à rejoindre ultérieurement ce premier groupe. C’est pourquoi les Gouverneurs comptent redoubler d’ardeur dans les réformes, de sorte à être en phase avec les critères dès le départ, précise Lounceny Nabé.
Pour finir, le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée dira qu’en dépit des progrès notables enregistrés dans le processus de création de la monnaie unique, il reste encore beaucoup à faire, notamment en ce qui concerne les modalités de migration vers le régime de taux de change flexible et le cadre de politique monétaire adopté, conclut-il.
Il faut préciser que ‘’Eco’’ a été adopté comme le nom de monnaie unique par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO et devrait donc entrer en vigueur en 2020 dans les quinze Etats de l’espace.
CCG