L’OIM a reçu lundi un appel au secours provenant d’une embarcation en train de sombrer en Méditerranée. Il y aurait plus de 300 migrants à son bord.
Mis à jour à 15h24.
C’est par un simple coup de téléphone que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a reçu un SOS, lundi. « Le bureau de Rome vient de recevoir un appel demandant de l’aide d’un bateau dans les eaux internationales (…). La personne qui a appelé dit qu’il y a plus de 300 personnes sur son bateau et qu’il est en train de couler », a indiqué aux médias l’organisation internationale, basée à Genève.
Selon la personne qui a lancé l’alerte, 20 passagers sont déjà morts. Et il pourrait y en avoir beaucoup d’autres.
Manque de moyens
De fait, l’OIM a prévenu les gardes-côtes qu’il y avait trois bateaux de migrants côte à côte en Méditerranée, mais elle ne connaît pas exactement leur position. Par ailleurs, selon l’OIM, les gardes-côtes n’ont pas les moyens de les secourir maintenant car ils manquent de ressources en raison du naufrage d’un chalutier tôt dimanche au large de la Libye, qui pourrait avoir fait plus de 700 morts, selon des survivants.
Seule solution provisoire : les garde-côtes vont probablement essayer de rediriger des navires commerciaux – du moins ceux qui veulent collaborer – vers le lieu où le bateau est en train de couler.
Les tragédies de ces derniers jours, de ces derniers mois, de ces dernières années, c’en est trop, dit Federica Mogherini, la chef de la diplomatie de l’UE.
Ce nouveau drame intervient alors que l’Union européenne a convoqué en urgence une réunion conjointe des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères lundi pour tenter d’apporter une réponse commune aux drames à répétition qui se déroulent en Méditerranée.
« L’UE n’a plus d’alibi »
« Nous n’avons plus d’alibi. L’Union européenne n’a plus d’alibi, les États membres n’ont plus d’alibi, a notamment réagi lundi Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, en arrivant à cette réunion à Luxembourg, lundi après-midi. Les tragédies de ces derniers jours, de ces derniers mois, de ces dernières années, c’en est trop. »
« On a besoin de mesures immédiates de la part de l’UE et des Etats membres », a-t-elle ajouté, citant le renforcement de l’opération européenne de surveillance maritime Triton, mais aussi une meilleure répartition de l’accueil des migrants au sein de l’Union.
Une grande partie de ces sujets sont de la compétence exclusive des Etats membres, très réticents à accueillir plus d’immigrés, alors que l’Italie – qui a récupéré 11.000 personnes en mer en une semaine–, la Grèce et l’Espagne doivent porter la quasi-totalité du fardeau. « Mais la responsabilité de Bruxelles est de donner une impulsion politique », a assuré Mme Mogherini.
Elle a toutefois reconnu qu’il n’y avait pas de solution facile, de solution magique. Mais nous avons la responsabilité d’agir ensemble, de façon cohérente, a-t-elle dit, évoquant une obligation morale. « C’est notre intérêt, notre crédibilité », a-t-elle affirmé, rappelant que l’Union européenne a été construite autour de valeurs comme la protection des droits de l’Homme.
AFP