Ce mardi, 21 mars, les étudiants en Pharmacie des universités de Gamal, de la Source et de Koffi Annan étaient dans les cinq communes de la capitale Conakry pour une campagne de sensibilisation contre les dangers et la vente illicite des médicaments par des non professionnels.
Avec le soutien du Syndicat des pharmaciens de Guinée (SYHOG), la société Laborex, les trois universités détentrices des départements de pharmacie, ces étudiants ce sont répartis en groupe de 7 étudiants et plus pour faire le tour dans les communes de la ville de Conakry. Les carrefours, les marchés, les domiciles, les écoles sont entre autres les lieux ciblés par ces futurs pharmaciens pour faire passer leurs messages.
Salifou Talasson Bangoura étudiant en 5e année pharmacie et président des étudiants en pharmacie de Guinée confie que cette incitative fait suite à une formation qu’a bénéficié ces étudiants sur la sensibilisation. « L’objectif est d’informer et sensibiliser la population sur les risques liés à la consommation des médicaments de la rue. Mais aussi de leur informer sur la disponibilité des médicaments génériques à moins de coût », précise-t-il.
Abordant l’importance de cette action, Bangoura note que c’est pour répondre à ceux qui disent souvent qu’à la pharmacie, les médicaments sont chers. « Nous, nous sommes portés volontaires pour leur informer que ce problème a été résolu par l’OMS à travers les médicaments génériques », dit-il. Expliquant leur plan stratégique pour faire passer le message, le président des étudiants souligne qu’ils ont trois volets. Notamment un pour la sensibilisation des étudiants où des affiches ont été faites; un autre sur la formation pour initier les étudiants sur le comment faire passer le message et le dernier volet est la sensibilisation sur le terrain qui se poursuivra dans les medias.
Conscient du travail à abattre, Salifou Talasson Camara soutient que pour gagner ce combat, il faut l’implication des autorités. « C’est à elles de faciliter l’application de la loi. Il est dit que le monopole, la détention des médicaments doit être fait par un spécialiste qui est le pharmacien», affirme-t-il.
Face aux élèves du lycée 2 octobre, Guillaume Kadio , étudiant en 2e année pharmacie, université Gamal Abdel Nasser de Conakry, membre de l’équipe de sensibilisation fait savoir qu’à la pharmacie, le patient sort toujours satisfaits. « Quand vous venez à la pharmacie, vous sortez toujours contents. L’essentiel, il faut expliquer clairement votre mal. Si vous expliquez votre mal, il connait le produit à vous prescrire. Si vous avez un montant insuffisant, il vous prescrit un générique. Souvent, les gens jouent sur les noms pour tromper les patients. Pour preuve, on achète, le doliprane à 15 000 francs guinéens mais son générique une plaquette de paracétamol se négocie à 2 000 GNF. Seul le pharmacien peut expliquer ces réalités aux patients», justifie-t-il.
Sur les conséquences, il dit que les médicaments qu’on achète sur les marchés, boutiques et magasins exposent les patients à des nombreux problèmes de santé. « Chez la femme enceinte, ça provoque des malformations congénitales ou des complications lors de l’accouchement ; chez les enfants, il peut entrainer des intoxications pouvant fragiliser leur santé, chez les personnes âgées, un problème rénal et hépatique, … », cite Guillaume Kadio.
Interrogé sur le message véhiculé par ces étudiants, Mamadou Aliou Bah, estime que c’est une bonne idée et elle doit être accompagnée. « Je pense que ces jeunes doivent être soutenus. C’est bien quand ils demandent d’aller à la pharmacie. Mais si la pharmacie est trois fois plus chers que les autres, où partir ? Génériques ou pas, c’est la cherté qui pousse les citoyens à acheter les médicaments n’importe où. Pour mettre fin à ce danger, c’est l’Etat qui doit subventionner le secteur. Si on vend les produits moins chers dans les pharmacies, les autres n’auront plus de clients », appuie-t-il.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les faux médicaments tuent 800 000 personnes chaque année dans le monde.
Oumar Bowal Diallo