Ray Cole, un Britannique de 70 ans a été arrêté mi-septembre au Maroc et condamné, ainsi qu’un Marocain, à quatre mois de prison pour homosexualité. Son fils a demandé aux autorités de le libérer.
Omar Arbib, un responsable local de l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante), a confirmé la condamnation du septuagénaire britannique.
Ray Cole a été arrêté à Marrakech le 18 septembre alors qu’il marchait dans un centre commercial du quartier Gueliz en compagnie d’un Marocain âgé d’une vingtaine d’années. Les deux hommes auraient eu des gestes perçus comme étant à connotation sexuelle, a-t-il indiqué.
Selon lui, le Marocain a nié toute relation sexuelle avec ce Britannique, affirmant être une connaissance de sa fille, diplomate. Mais en inspectant les téléphones portables des deux hommes, les autorités marocaines auraient trouvé des images compromettantes entraînant la condamnation des deux hommes à quatre mois de prison chacun, a poursuivi omar Arbib.
Alors que les autorités marocaines ne se sont pour l’heure pas encore exprimées, le ministère britannique des Affaires étrangères a quant à lui confirmé qu’un de ses ressortissants était bien détenu au Maroc, ajoutant lui apporter un soutien consulaire, sans autres précisions.
Pour Adrian, le fils de Ray Cole, les faits ne se sont pas déroulés de cette manière. Sur sa page Facebook il indique que son père rendait visite à son compagnon marocain, quand il a été approché par la police à un arrêt de bus.
Procès équitable ?
« Ils ont découvert (son téléphone portable) des photos qu’ils utilisent comme étant la preuve d’acte homosexuel, a déclaré Adrian Cole, ajoutant que le procès avait été une véritable farce ».
Selon ses dires, son père dormirait à même le sol en béton d’une cellule surpeuplée de pédophiles et de meurtriers alors qu' »il souffre de problèmes cardiaques ainsi que de dépression » Et d’ajouter : « Pourquoi ne l’ont-ils pas simplement renvoyé au Royaume-Uni, personne n’est capable de me l’expliquer. »
« L’AMDH cherche à vérifier si les deux hommes ont bénéficié des conditions d’un procès équitable », a pour sa part noté Omar Arbib.
En juillet, à la suite de condamnations – qui peuvent aller jusqu’à trois ans – de plusieurs Marocains, l’ONG Human Rights Watch avait exhorté le royaume à cesser de poursuivre des personnes pour homosexualité.
Sur son site internet, le Foreign Office met toutefois en garde les voyageurs homosexuels sur les risques de se rendre au Maroc : l’homosexualité y est une infraction pénale.
AFP