L’opération menée dans le nord du Mali par les forces françaises en début de semaine a porté un coup dur à la mouvance jihadiste. Deux de ses principaux chefs ont été tués : Abdelkrim al-Targui et Ibrahim Ag Inawalen, que l’armée française traquait depuis deux ans. La menace terroriste n’en est pas moins écartée ; les forces françaises et leurs alliés ont d’autres cibles, et notamment l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui serait toujours en vie et réfugié en Libye.
S’il est bien vivant, l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, alias « Khaled », a du souci à se faire. Il est incontestablement l’un des jihadistes les plus recherchés aujourd’hui dans le Sahel et dans le Sahara. Pour sa capture, sa tête est mise à prix par les Américains, à hauteur de 5 millions de dollars. Et les services américains pourraient bien fournir aux militaires français de l’opération Barkhane de précieuses informations pour l’éliminer.
Selon un expert, aujourd’hui et pour quelque temps encore, le chef jihadiste Belmokhtar est obligé de se terrer entre les déserts malien et libyen. Sur le terrain, il perdrait de son influence. En tout cas, son autorité est désormais ouvertement contestée au sein du groupe jihadiste al-Mourabitoune.
Guerre d’influence
Al-Mourabitoune est né en 2013 de la fusion entre les Signataires par le sang, c’est-à-dire le mouvement armé de Mokhtar Belmokhtar, et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, le Mujao. Très récemment, au nom d’al-Mourabitoune, le Mujao a fait allégeance au groupe Etat islamique. Les proches de Belmokhtar ont aussitôt démenti cette information.
Mais cette semaine, le Mujao est revenu à la charge, revendiquant même le rapt début avril dernier d’un ressortissant roumain sur le territoire du Burkina Faso. Une façon de dire que désormais, c’est bien le Mujao qui dirige le mouvement jihadiste.
rfi