L’instruction judiciaire sur les affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre le juillet 2020 à Bamako est toujours en cours. Et leurs victimes font l’objet d’une bataille très politique.
Dix mois après, la colère de Mamoudou Sidibé ne s’est pas éteinte. Il garde encore le souvenir douloureux de cette soirée du samedi 11 juillet, lorsqu’il a ramassé le corps sans vie de son jeune frère qui gisait dans une mare de sang, dans une allée du quartier de Badalabougou, le fief de l’imam Dicko à Bamako.
TOUT CE QU’IL S’EST PASSÉ, CE N’ÉTAIT QUE POUR OBTENIR DES PLACES DANS LES CERCLES DU POUVOIR
Kekoro Sidibé, « touché par une balle en plein cœur », était un jeune enseignant « profondément religieux », marié et père de trois enfants. Il avait fait le déplacement depuis le quartier de Sokorodji où il vivait pour participer à une marche dans le quartier de Mahmoud Dicko, l’imam qui était alors encore « l’autorité morale » du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).
« Aujourd’hui, il faut que justice soit rendue, tonne Mamoudou Sidibé. Il faut que les responsabilités soient déterminées. L’opinion commence à comprendre que c’était purement politique : tout ce qu’il s’est passé, ce n’était que pour obtenir des places dans les cercles du pouvoir. »
Pas d’avancée concrète
JA