9 mois après leur déploiement le long des frontières guinéennes, des agents du contrôle sanitaire de lutte contre Ebola se plaignent du retard dans le payement de leur dû. Pire encore, ce salaire qu’ils perçoivent arrive au compte goûte.
Autre problème et non les moindres chez les agents, c’est la carburation des motos que la coordination leur a offert récemment. Pour sillonner les coins et recoins des petits villages à la recherche de ceux qui resquillent du service contrôle, les agents sont obligés de puiser dans leur maigre salaire.
C’est le 20 aout 2014 que la coordination nationale de lutte contre Ebola a signé le contrat avec les agents des postes frontaliers. Et ceux de Thuo dans la préfecture de Lola ont débuté le travail officiellement le 23 du même mois. Leur tâche consiste à contrôler le flux migratoire des passants entre les frontières en vue de mettre un frein à la propagation de l’épidémie d’Ebola dans la sous-région.
Mais ces hommes tirent aujourd’hui le diable par la queue. A part les quelques gestes venant des personnes de bonne volonté et certaines ONG, le reste est synonyme de débrouille chez les agents. Abandonnés par la coordination, même carburer la moto de service, c’est encore des problèmes pour eux. « La coordination nous a remis une moto, mais il n’y a pas de carburant. On est obligé de nous servir de nos maigres primes pour aller dans des villages chercher des passants qui fuient des postes de contrôle » nous a déclaré Dr. Martin Lamah, le chef de poste sanitaire de Thuo.
Au même moment, leur TDR, Terme De Référence qu’ils ont reçu avant leur arrivée dans cette région ne colle pas à la situation du terrain. Et les agents ont été contraints de se tailler eux-mêmes une autre condition de travail tout autre. Mais d’autres problèmes persistants fatiguent nerveusement les agents, celui lié à leur salaire. « C’est vraiment déplorable. Il faut le reconnaitre. Nous recevons le peu qu’ils(Coordination nationale de lutte contre Ebola) nous donnent.
On a quitté Conakry avec un contrat bien signé avec une somme qui était bien définie. On a reçu seulement juste pour un mois. Le deuxième mois, le montant a été divisé en deux. On ne sait pas le pourquoi ? Et depuis ce temps jusqu’aujourd’hui, c’est cette moitié qu’on perçoit. On ne sait pas pourquoi ils ont divisé. Qu’est ce qui se passe ? On ne sait pas. C’est parce qu’on ne travaille pas ? Je ne sais pas. On a posé la question de savoir à la coordination et ils sont tous imprégnés que c’est ce que nous recevons ici malgré. Tandis qu’il y a nos confrères de la faculté qui ne sont même pas fonctionnaires d’Etat, qui sont de la faculté. On les a ramassés là-bas ils sont plus à l’aise que nous. Ils sont dans les pick-up climatisés et carburés. Nous nous sommes là sur le terrain, sous un soleil de plomb avec une moto vide et salaire divisé en deux. On ne sait pas le pourquoi » a témoigné Martin Lamah, le chef de poste sanitaire de Thuo.
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