La Commission européenne a annoncé, ce mercredi 04 septembre, la mobilisation de 140 millions d’euros pour venir en aide aux pays actuellement touchés par le virus Ebola en Afrique de l’Ouest dont la Guinée, le Sierra Leone, le Liberia et le Nigeria.
Sur cette nouvelle enveloppe, 38 millions d’euros sont spécifiquement destinés à aider les autorités de ces pays à améliorer leurs services de santé (notamment en renforçant les centres de traitement ou en soutenant le personnel de santé), tant pendant la crise que pendant la phase de redressement. Il est également prévu de fournir une aide en matière de sécurité alimentaire, d’eau et d’assainissement, domaines essentiels pour préserver la santé de la population.
Durant sa visite officielle au Bénin, M. Andris Piebalgs, commissaire européen au développement, s’est exprimé en ces termes : «La crise actuelle causée par le virus Ebola reste extrêmement préoccupante, en raison non seulement de ses répercussions manifestes sur les services de santé, mais aussi des problèmes plus généraux, touchant à la stabilité économique, à la sécurité alimentaire, ainsi qu’à l’eau et à l’assainissement, qu’elle provoque dans la région. Notre aide témoigne de la détermination de l’UE à continuer à y apporter une réponse internationale forte et coordonnée et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider les autorités des pays touchés dans les domaines où elles en ont le plus besoin.»
«La situation se détériore sans cesse, en dépit des efforts courageux des organisations humanitaires et de l’aide rapide et massive apportée par la communauté internationale, notamment par l’UE. Nous aidons à faire la différence sur le terrain, mais les besoins dépassent la capacité de réaction de la communauté internationale. Nous devons unir nos efforts et fournir suffisamment de moyens de transport aérien et de matériel médical à nos partenaires afin de lutter contre cette menace», a, pour sa part, déclaré Mme Kristalina Georgieva, commissaire européenne chargée de la coopération internationale, de l’aide humanitaire et de la réaction aux crises.
L’enveloppe totale de 140 millions d’euros sera répartie comme suit : 38 millions d’euros pour renforcer les systèmes de soins de santé, notamment en ce qui concerne la prestation de soins, et remédier aux problèmes de sécurité alimentaire, d’eau et d’assainissement;5 millions d’euros pour fournir des laboratoires mobiles aux fins de la détection du virus et former du personnel de santé (dans le cadre de l’instrument contribuant à la stabilité et à la paix);97,5 millions d’euros pour financer des opérations d’appui budgétaire au Liberia et en Sierra Leone, afin d’améliorer la capacité des autorités à fournir des services publics, notamment en matière de soins de santé et de renforcer la stabilité macro-économique.
En plus, ils ont précisé que le fait que les pays d’Afrique de l’Ouest touchés par le virus ont connu une flambée du nombre de cas d’Ebola révèle, entre autres, les insuffisances de leurs systèmes de santé actuels. La contagion peut être contrôlée à l’aide de mesures et de moyens adaptés, mais surtout grâce à la mobilisation des partenaires locaux et internationaux. Toutes les mesures visant à isoler ces pays ne feraient qu’aggraver la situation.
Plusieurs équipes de spécialistes européens du projet de laboratoire mobile européen pour les maladies infectieuses dangereuses ont été envoyées en Guinée et au Nigeria (une équipe supplémentaire sera déployée au Liberia la semaine prochaine), avec des laboratoires mobiles destinés à apporter un soutien au diagnostic de la fièvre hémorragique virale, à des analyses rapides d’échantillons et à la confirmation des infections.
Depuis mars 2014, la Commission européenne n’a cessé de renforcer son aide pour lutter contre l’épidémie et s’est engagée à fournir une aide humanitaire d’un montant de 11,9 millions d’euros (dont 8 millions d’euros sur les 38 millions mentionnés ci-dessus pour renforcer les systèmes de santé). Des experts humanitaires ont été dépêchés dans la région pour suivre l’évolution de la situation et assurer la liaison avec les organisations partenaires et les autorités locales.
Il s’agit de la première flambée du virus Ebola observée dans la région. La transmission entre êtres humains de ce virus, qui est extrêmement contagieux, intervient par contact avec du sang ou d’autres liquides corporels.
La Commission européenne travaille également en étroite collaboration avec les États membres de l’UE au sein du comité de sécurité sanitaire afin de les tenir informés de l’évolution récente de la situation et d’assurer la synchronisation des mesures. Un dépliant contenant des conseils de voyage a été approuvé par le comité de sécurité sanitaire et est disponible dans toutes les langues de l’UE.