La jeune infirmière de Médecins sans Frontière, première malade française atteinte du virus Ebola, « est désormais guérie et a quitté l’hôpital » après avoir été soignée avec des traitements expérimentaux.
Rapatriée le 19 septembre en France, la jeune femme, volontaire de MSF, avait été contaminée par le virus lors d’une mission au Liberia. Originaire de la région grenobloise, elle était hospitalisée à l’hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, près de Paris.
Dans un communiqué, la ministre de la Santé Marisol Touraine se dit « très heureuse de cette évolution favorable et salue à nouveau l’engagement et le courage de cette jeune femme, ainsi que la mobilisation de toutes celles et de tous ceux qui se battent sur le front de la terrible épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest ».
La ministre a autorisé en France l’usage de trois médicaments, en particulier l’antiviral Avigan (favipiravir) produit par la firme japonaise Toyama Chemical (filiale de FujiFilm), contre la grippe.
La semaine dernière, le fabricant d’Avigan avait affirmé que l’infirmière avait pris ce médicament, une information que les autorités françaises n’ont toutefois pas confirmée à ce jour. Le ministère de la Santé, joint par l’AFP samedi après-midi, ne souhaitait pas en dire davantage, mettant en avant le respect du secret médical.
La jeune infirmière était le premier cas d’Ebola sur le territoire français, mais pas le premier en Europe.
50 personnes sous surveillance aux États-Unis
Fin août, un infirmier bénévole britannique, William Pooley, contaminé par le virus en Sierra Leone avait notamment été rapatrié en Grande-Bretagne. Il avait pu quitter l’hôpital après seulement dix jours de soins, après avoir reçu un traitement expérimental, le sérum ZMapp.
A ce jour, la fièvre hémorragique virale a fait 3.439 morts sur 7.478 cas enregistrés en Afrique de l’Ouest, essentiellement en Sierra Leone, en Guinée et au Liberia, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) arrêté au 1er octobre et publié vendredi à Genève.
Les Etats-Unis, où est hospitalisé le premier cas de fièvre Ebola hors d’Afrique, ont annoncé vendredi garder sous surveillance 50 personnes susceptibles d’avoir été en contact avec le malade. Dix présentent un « haut risque » d’avoir été contaminées par l’homme ayant contracté le virus Ebola au Liberia et qui est soigné à Dallas.
Ce patient est un Libérien identifié comme Thomas Eric Duncan. Arrivé sans symptômes – donc, encore non contagieux – dans cette ville le 20 septembre en provenance du Liberia, il a été diagnostiqué tardivement avant d’être placé en quarantaine.
La chaîne de télévision américaine NBC a également annoncé vendredi le rapatriement de son équipe envoyée au Liberia à la suite de la contamination d’Ashoka Mukpo, 33 ans, un cameraman freelance recruté par NBC. Il était vendredi en quarantaine dans un centre de Médecins Sans Frontières.
Ce cameraman est le quatrième Américain contaminé au Liberia et le premier journaliste étranger atteint depuis le début de l’épidémie, qui a emporté plusieurs de leurs confrères libériens.
Par ailleurs, un médecin ougandais travaillant pour une ONG italienne et contaminé en Sierra Leone était hospitalisé vendredi dans un « état très grave mais stable » à Francfort, dans l’ouest de l’Allemagne, selon les autorités sanitaires allemandes.
En France, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait assuré le 26 septembre qu’aucune autre personne en France n’était atteinte du virus Ebola en dehors de l’infirmière de MSF.
AFP