Alors que l’armée tchadienne est en première ligne dans l’opération militaire contre Boko Haram, les attentats meurtriers se multiplient à N’Djamena depuis la mi-juin. En un mois, trois attentats ont coûté la vie à plus de 60 personnes, malgré des mesures de sécurité renforcées dans la capitale.
La multiplication des attentats à N’Djamena a un goût prononcé de vengeance. En un mois, trois attaques ont fortement ébranlé la capitale tchadienne alors que son armée, à la tête de la coalition régionale, continue de porter de durs coups au groupe terroriste basé au Nigeria.
Depuis janvier, le Tchad a déclaré la guerre à Boko Haram. Plus de 5000 Tchadiens se battent contre la secte au Nigeria, au Cameroun et au Niger et autant d’hommes s’affairent à sécuriser la zone du lac Tchad. Début août, c’est à N’Djamena que prendront place les quartiers officiels de l’état major de la Force mixte internationale, dont le but est d’éradiquer les insurgés.
Trois attaques sanglantes en un mois
Avant le 15 juin, le Tchad n’avait encore pas subi d’attaques directes de Boko Haram sur son territoire. Mais ce jour-là, le commissariat central et l’école de police de N’Djamena ont été les cibles de deux attaques quasi-simultanées peu avant 10h. Le bilan est lourd : 38 morts et des dizaines de blessés. À peine quelques heures plus tard, le gouvernement d’Idriss Déby Itno avait déjà montré du doigt les islamistes de Boko Haram en qualifiant les attentats de « représailles » contre son pays. Les jours suivants, l’armée tchadienne a annoncé plusieurs frappes aériennes contre des bases de Boko Haram dans le nord du Nigeria.
Deux semaines plus tard, le 29 juin, une explosion a tué 11 personnes, dont 5 policiers, lors d’une opération policière dans le quartier Ndjari où un groupe de terroristes se terrait pour y fabriquer des bombes artisanales. Depuis la première attaque, la police tchadienne avait multiplié ce type d’opérations qui avaient permis l’arrestation d’une soixantaine de personnes.
Samedi 11 juillet, une troisième attaque a tué au moins 15 personnes dans le marché central de N’Djamena. Un kamikaze, déguisé en femme, a fait exploser sa ceinture d’explosifs, cachée sous une burqa, lorsqu’un policier a demandé à le fouiller. L’attentat a immédiatement été revendiqué par Boko Haram.
afp