La fermeture des frontières prive les musiciens d’une grosse partie de leurs ressources. Des acteurs du réseau des musiques du monde réfléchissent à la création d’un fonds de solidarité.
Avant même que la pandémie ne fige les transports internationaux, la situation des artistes africains de dimension internationale n’était déjà pas au beau fixe. En cause, l’octroi de plus en plus complexe des visas, notamment pour se rendre en France.
« Ces trois dernières années, les demandes d’aide nous parvenant pour faciliter l’obtention de visas ont été multipliées par trois », regrette Pierre-Henri Frappat, directeur de Zone franche, un réseau qui fédère près de 200 acteurs (artistes, producteurs, labels, festivals, médias… à 20 % africains) travaillant dans le champ des musiques du monde depuis trente ans.
La structure s’inquiète de la croissance des difficultés de mobilité : « se déplacer reste très compliqué pour les artistes émergents, et ça l’est devenu pour les artistes confirmés : sur l’une de ses dernières tournées, même Salif Keïta n’a pas eu les visas nécessaires pour tous ses musiciens ! »
Hécatombe
Évidemment, les restrictions liées à l’apparition du nouveau coronavirus compliquent encore la situation. Partout en Europe, et particulièrement en France, les grands rendez-vous musicaux sont supprimés ou décalés. Le festival Banlieues bleues a été annulé dès le 13 mars, ne laissant pas la possibilité au claviériste malien Cheick Tidiane Seck de rendre hommage, le soir, à Randy Weston.
JA