Les administrateurs des 17 marchés de la commune de Matoto ont demandé, vendredi, 04 décembre, à la société Poubelles de Conakry, une gestion saine des recettes des droits des marchés.
Cette sollicitude des administrateurs a été faite à l’occasion d’une réunion de concertation convoquée par le gouverneur de la Ville de Conakry, Soriba Sorel Camara, suite à des rumeurs faisant état de remous sociaux du coté des marchés de Matoto.
Au cours de cette rencontre, les administrateurs ont évoqué des difficultés auxquelles ils sont confrontés dans la prestation de Poubelle de Conakry. Une société qui n’accorde que 50.000 GNF par administrateur et par mois sur les recettes mensuelles.
Selon l’administrateur général adjoint du marché de Sangoyah, Mamady Keita, porte-parole des ‘’victimes’’, «aucun administrateur ne touche à l’argent des contribuables des marchés. Tous les fonds collectés par jour vont directement au compte de la société Poubelle de Conakry, qui dit avoir signé un contrat d’assainissement avec la Mairie de Matoto, depuis la 2ème République».
«Le PDG de Poubelles de Conakry me réclame de lui verser 14 millions GNF par mois, pourtant c’est un tout petit marché que je gère. Si les choses continuent sur cet élan, je préfère rendre le tablier, parce que nous avons peu d’autorité dans les marchés», a-t-il confié.
A propos, le président de la Délégation Spéciale de Matoto, Mohamed Koumadjan Keita est revenu sur les circonstances dans lesquelles, le directeur général de Poubelle de Conakry a obtenu le contrat de gestion des 17 marchés de sa commune.
Pour lui, «les 21 conseillers communaux avaient tous fermé les yeux, en fin 2013, en votant toujours pour Poubelle de Conakry, malgré le flou constaté par moi-même, dans la gestion des marchés de Matoto. C’était à l’occasion de ma prise de fonction».
Au cours des échanges, il a été révélé que Poubelles de Conakry ne verse que 30 millions GNF de redevance à la commune par trimestre sur 45 millions GNF. Ce qui a amené les participants à s’interroger sur la destination des 15 autres millions de francs restants.
Face à cette situation, le gouverneur de la Ville de Conakry, Soriba Sorel Camara a fait remarquer, que «les marchés des communes sont mal gérés et ne profitent pas aux collectivités décentralisées, surtout ceux de Matoto, où un seul individu s’arroge de toutes les recettes».
Profitant de cette rencontre, il a présenté le ticket vert émanant des services des finances du Gouvernorat qui remplace désormais les 2 tickets aux couleurs blanche et rouge, produits par Poubelles de Conakry.
Enfin, M. Camara s’est engagé à procéder à la répartition des fonds collectés à partir des marchés aux collectivités décentralisées, en tenant compte des préoccupations de chaque entité.
A signaler, qu’il a été mise en place une Commission d’études et de travail sur ce dossier dont le rapport sera soumis au premier ministre, chef du gouvernement.
AGP