Le Président de la République du Mali, Ibrahima Boubacar Kéita, est arrivé à Conakry dans la soirée de ce vendredi, 31 octobre 2014 pour une visite de travail et d’amitié de 48 heures.
A travers cette visite d’Etat qui est la deuxième depuis son élection à la magistrature suprême de son pays, le Président Ibrahima Boubacar Kéita vient exprimer tout son soutien et sa solidarité à son homologue guinéen le Pr Alpha Condé et au peuple de Guinée dans leur combat contre la fièvre hémorragique à virus Ebola. Toute chose qui dénote l’approfondissement des relations de coopération et d’amitié entre ces deux pays considérés comme deux poumons dans un même corps.
C’est à 18 heures 25 minutes que l’avion présidentiel malien a atterri à l’aéroport international de Conakry Gbessia où le Président Ibrahima Boubacar Kéita a été accueilli par son frère et ami, le Président Alpha Condé, devant les corps constitués.
Au salon d’honneur de l’aéroport, le Président Ibrahima Boubacar Kéita a dégagé l’objet de sa visite en Guinée : « C’est une visite de famille et de témoignage. De témoignage vivant, concret, de la solidarité, de la sympathie et l’affection profonde que peuple malien a toujours porté à son frère de Guinée. Nous ne pouvons pas en tant qu’Etat du Mali, la Guinée ayant connu la tourmente que l’on sait que l’on déplore, ne pas venir ici témoigner de notre présence totale à vos côtés.
Et également, chacun sait mes liens très profonds avec mon grand frère, mon Président, le Pr Alpha Condé. Je crois que le chemin de l’amour de notre continent, de notre patrie, est inculqué aux hommes de notre génération. De cela, nous sommes toujours reconnaissants. Ce qui s’est produit en Guinée, il est bon, il est convenable que nous venions témoigner notre solidarité vis-à-vis de lui et le peuple de Guinée dont il a la charge aujourd’hui. Ebola n’affecte pas un pays, un continent. Ebola n’a pas de pays, n’a pas de continent.
Ebola n’a pas de frontière. Ebola peut affecter chacun d’entre nous. Donc, personne ne peut accepter qu’un pays soit indexé ou stigmatisé au motif que parmi ses populations il y a des porteurs de virus à Ebola. C’est un témoignage que je veux faire. Je crois qu’aucun pays ne peut se passer de ce mal là que nous devons combattre tous ensemble et non en fermant les frontières. Je suis venu ici pour dire au peuple de Guinée que nous sommes ensemble. Nous ne fermerons jamais les frontières du Mali ».
De son côté, le Président Alpha Condé a apprécié la visite de son frère et ami du Mali dont il a salué l’africanisme : « Je connais mon frère depuis la FEANF. Nous avons eu beaucoup de temps ensemble. C’est un intègre, un vrai Bambara. J’envisageais d’aller au Mali pour montrer à la face du Monde que, comme le dit le premier Président, c’est deux poumons dans un même corps.
Et je sais que si le peuple malien l’a plébiscité, c’est parce qu’il respecte la dignité du peuple malien. Mais ce n’est pas facile aujourd’hui de présenter la dignité d’un peuple. Nous devons nous battre pour le peuple. Mais le peuple malien a prouvé qu’on a plus de frontières avec le Mali qu’avec n’importe quel pays. Le Mali n’a pas fermé ses frontières. Nous sommes profondément panafricains. Les panafricains, quelle que soit leur position, ils ont une qualité commune, c’est le panafricanisme.
Je suis très heureux de recevoir mon jeune frère et je tiens à aller au Mali pour montrer le soutien de la Guinée. Si ce n’est pas le retard au niveau des Nations Unies, le premier bataillon Diandian serait parti au Mali depuis longtemps et nous allons préparer le second bataillon. Tant que le peuple malien n’aura pas recouvert la totalité de son territoire, nous serons à ses côtés et l’Armée guinéenne se battra à ses côtés »
De l’aéroport, les deux hommes d’Etat ont eu un tête-à-tête aux cases de Belle-Vue dans une atmosphère de fraternité et de cordialité. Le Président malien quittera Conakry le samedi 1er novembre dans l’après-midi.
Le Bureau de Presse de la Présidence