Tamsir Faye, le consul général du Sénégal à Marseille, est contraint de rejoindre Dakar dans les plus brefs délais. Après avoir été interpellé mardi soir par la police pour exhibitionnisme, accusation qu’il nie en bloc, le diplomate est sommé par sa hiérarchie de plier bagages.
Sur décision de Mankeur Ndiaye, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Tamsir Faye n’est plus consul général à Marseille. Selon Hamidou Sagna, responsable du service de presse audit ministère, Mankeur Ndiaye a pris des « mesures conservatoires », mercredi 22 juillet, pour mettre fin aux fonctions du diplomate. Celui-ci est provisoirement remplacé par le vice consul, Tony Mandy qui assure donc l’intérim. Selon des sources proches du ministère, « Tamsir Faye a aussi reçu l’ensemble des frais et tout ce qu’il lui faut pour rentrer au Sénégal avec sa famille et libérer le logement de fonction » qu’il occupe depuis 2013.
Interpellé mardi 21 juillet au soir pour ivresse sur la voie publique et exhibitionnisme puis conduit au commissariat du 8e arrondissement, le diplomate est relâché au bout d’une heure. Mais il accuse les agents de l’ordre qui l’ont arrêté de lui avoir adressé des propos racistes. « L’un des policiers m’a jeté à la figure : ‘Rentre chez toi en Afrique. Ici, ce n’est pas chez toi’ », a confié Tamsir Faye à différents sites d’actualité sénégalais. Une enquête a été ouverte par le procureur de la République de Marseille à propos de ces accusations.
« J’ai voulu passer l’éponge »
Dans la presse en ligne sénégalaise, l’ex-consul a donné de nombreux détails sur les circonstances de son interpellation pour démentir les accusations qui le visent. « J’étais en bas de chez moi en train de parler au téléphone quand deux policiers m’ont interpellé. Évidemment, je n’étais pas habillé comme quand je suis au bureau. Je portais un T-shirt, un jean et des sandales. Puisque je suis un Noir, les deux policiers ont toute suite pensé que j’étais un voleur, un tricheur, un brigand », a affirmé le diplomate, qui habite selon ses dires dans un quartier « riche et de Blancs ».
Une fois au poste, et son identité vérifiée, affirme encore le diplomate, tout se serait arrangé. « J’ai voulu passer l’éponge pour éviter que la polémique enfle. Les policiers ont avoué qu’ils se sont lourdement trompés et m’ont présenté leurs excuses », a assuré l’intéressé au site d’information leral.net.
M. Faye assure en outre avoir joint et obtenu le soutien du directeur de cabinet du préfet de Marseille, information non confirmée par ce dernier. En France l’exhibition sexuelle est punie d’1 an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.
afp