Au Sénégal, le Conseil constitutionnel a annulé le report de l’élection présidentielle décrété par le chef de l’Etat Macky Sall.
Une décision historique vient de tomber au Sénégal pour en annuler une autre décision historique. A une semaine du début de la campagne électorale pour la Présidentielle au Sénégal, le Président Macky Sall avait pris un décret reportant ce scrutin sine die. Une décision qui avait fini de semer le chaos dans le pays, réputé pour une tradition de démocratie.
Sage arbitrage du Conseil constitutionnel
Un report à l’origine d’une crise politique majeure et inédite qui a fait au moins trois morts dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. C’est alors que l’opposition a saisi le Conseil constitutionnel pour apporter son arbitrage. Ce jeudi, l’institution a rendu son verdict. Il est aussi historique que la décision prise par Macky Sall, puisque le décret reportant les élections a purement et simplement été annulé.
Le Conseil constitutionnel a jugé contraire à la Constitution la loi qui reporte la Présidentielle au 15 décembre. Une décision fondée sur un principe de sécurité juridique, avec l’article 103 de la Constitution. Celui-ci stipule que personne ne peut réformer le nombre et la durée du mandat du Président. Pour les Sages, le report de la Présidentielle viole cet article qui verrouille le nombre et la durée du mandat du Président.
Impossible d’organiser une Présidentielle le 25 février
Selon le Conseil constitutionnel, en reportant la Présidentielle au 15 décembre, le Président resterait au pouvoir au-delà de son mandat qui doit s’achever le 2 avril. Sauf que le verrou rend impossible cette hypothèse. Reconnaissant qu’il est désormais impossible d’organiser une Présidentielle le 25 février, comme prévu initialement, le Conseil constitutionnel appelle les autorités compétentes à organiser cette élection dans les « meilleurs délais ».
Ce jeudi matin, lors d’un entretien avec RFI, le facilitateur désigné par Macky Sall avait annoncé la couleur. Pierre Goudiaby Atepa avait récusé la date du 15 décembre pour l’organisation de l’élection présidentielle. L’architecte, qui avait rencontré l’opposant Ousmane Sonko, évoquait le mois d’avril ou mai prochain pour la tenue du scrutin. Une position en phase avec la décision du Conseil constitutionnel.
Afrik.com