N’Zérékoré, le 14 mai 2018 : Le Président de la République, Pr Alpha Condé, face aux producteurs venus des quatre coins de la Guinée pour assister à la quatrième édition de la Journée nationale du Paysan, a exprimé «l’ambition » que doit nourrir son pays, jadis considéré comme «le grenier de l’Afrique de l’Ouest » par les colons français.
«La Guinée est un scandale agricole, les colons l’ont dit avant moi. L’on peut se demander pourquoi la Guinée qui était considérée comme le grenier de l’Afrique de l’Ouest, peut importer du riz ? On doit mettre fin à ce paradoxe » introduit le Chef de l’Etat, Pr Alpha Condé, devant plus de 600 participants composés en majorité de producteurs.
«Nous devons être le grenier pour nous et pour les autres voisins, au niveau des cultures vivrières. Notre ambition est non seulement de produire notre production, mais d’exporter » a-t-il fouetté l’orgueil du monde paysan dans la capitale de la Guinée-Forestière, N’Zérékoré.
En Guinée, depuis l’élection du Pr Alpha Condé à la magistrature suprême du pays, sept campagnes agricoles ont été organisées et 2018 est la huitième. Celles-ci ont un impact réel sur le secteur agricole.
«Les différents appuis que votre politique économique a permis d’apporter à l’agriculture guinéenne, explique la Ministre de l’Agriculture, prouve à suffisance votre attachement à la réussite de ce secteur. A titre indicatif, l’accroissement de la production agricole a eu un impact significatif sur les disponibilités alimentaires, sur le pouvoir d’achat des ménages et sur la stabilisation du prix du riz sur les marchés. »
Selon Mme Fernandez Mariama Camara, la production de riz paddy a dépassé les 2 millions de tonnes, ce qui représente un accroissement de plus de 25 par rapport à 2010.
«Les importations de riz n’ont pas augmenté et les quantités stagnent entre 300 et 400 mille tonnes par an » soutient de son côté le Président de la Chambre nationale d’Agriculture, El Hadj Mamadou Bobo Diallo.
En Guinée, poursuit-il, le nombre total de la population est estimée à 12 millions d’habitants et la consommation annuelle par personne est 100 kg par personne par an. Le besoin national est de 1 million 200 mille tonnes.
«La consommation nationale d’un million de tonne de riz est couverte par la production nationale grâce au respect de vos engagements. Désormais, la Guinée mange à sa faim. Une bonne partie de la consommation est consommée par le paysan et sa famille » se réjouit M. Diallo.
«Mécanisation à grande échelle »
Pour arriver à l’autosuffisance alimentaire en Guinée, le président guinéen pense à la mécanisation de l’agriculture. Car le travail à la main ne permet pas une grande production.
«Nous sommes en train de faire quatre rizeries à Beyla, Siguiri, Mandiana et à Kouroussa. Chaque rizerie peut transformer par heure 5 tonnes de riz paddy par heure en riz net. Trois cent (300) décortiqueuses sont venues de Chine et 100 du Brésil. Chaque décortiqueuse peut transformer 4 tonnes de riz paddy par heure. Nous allons distribuer dans les villages pour qu’aucun kilo de riz ne reste sur les bras des femmes » informe le Chef de l’Etat.
Pour l’écoulement des produits locaux, le numéro un guinéen annonce qu’il y a «un grand programme de pistes rurales dans les quatre régions afin que le paysan soit encouragé à toujours produire. »
Egalement, pour faire face aux problèmes d’irrigation, le président guinéen voit la nécessité de réalisation du barrage de Fomi capable de fournir 90 mégawatts d’électricité mais aussi d’irriguer plus de 50 à 100 mille hectares en Guinée.
«Si nous devons transformer notre agriculture, analyse-t-il par ailleurs, nous devons parler agro-industrie : produire, transformer et commercialiser. Ce qui va permettre de transformer profondément notre agriculture. »
Cellule Communication du Ministère de l’Agriculture