Les travailleurs et travailleuses guinéens des secteurs publics et privés ont célébré, vendredi, 1er mai 2015, le 129ème anniversaire de la Fête internationale du Travail sous le thème, «Ebola, Insécurité et Paix».
Le Palais du peuple de Conakry a été l’un des points de rendez-vous des Centrales syndicales, où le président de la République, Pr Alpha Condé s’est rendu pour non seulement vivre cette fête commémorative avec les travailleurs, mais aussi et surtout écouter les doléances que formulent les syndicalistes en faveur des employés des secteurs publics, mixtes et privés.
Comme à l’accoutumée, la cérémonie a débuté par le défilé des travailleurs venus des secteurs publics et privés. Suivie des discours prononcés successivement par le secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG), Ahmadou Diallo, le secrétaire général de l’USTG, Louis M’bemba Soumah, la présidente de la Confédération Patronale des Entreprises de Guinée (CPEG), Hadja Gnouma Traoré, le ministre de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et du Travail, Albert Damantang Camara, le tout clôturé par le président de la République.
Dans son discours, le secrétaire général de la CNTG a rappelé que cette date historique est un symbole qui marque l’histoire profonde de la marche triomphale d’hommes et de femmes qui ont donné leurs vies pour le bien-être des travailleurs sur toute la planète.
En effet, rappelle-t-il, ‘’c’est en mai 1886, il y a de cela 129 ans, que trois cents mille (300.000) travailleurs américains et étrangers lançaient à Chicago, aux Etats-Unis d’Amérique, un puissant mouvement de grève pour protester contre l’état d’esclavagisme dans lequel baignait les travailleurs de l’époque et réclamer l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs du monde. Cette journée historique a été la plus brutale et la plus répressive des siècles derniers à cause des horreurs mais surtout de l’arrestation, la condamnation et de la pendaison publique de quatre militants syndicaux. Depuis, chaque e 1er mai est célébré à travers le monde pour fustiger les répressions policières aveugles, les traitements dégradants que ces héros avaient subi pour n’avoir demandé qu’une partie de justice sociale’’.
Après avoir salué les efforts du gouvernent dans l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et l’élaboration encours de la nouvelle grille salariale, le secrétaire général de la CNTG, Ahmadou Diallo a formulé le souhait, au nom de ses paires syndicalistes, de relancer la Société des Télécommunications de Guinée (SOTELGUI) et l’usine Friguia, sans oublier la résolution des problèmes concernant les sociétés SEMAFO et Enco5.
En réponse, le président de la République, Pr Alpha Condé s’est dit heureux de l’esprit de sagesse et surtout de compréhension des syndicats en ce temps de crise Ebola.
«Nous avons hérité d’un système sanitaire obsolète, alors que pendant la période coloniale on soignait les gens gratuitement. Mais le PDG est venu, au lieu de laver le bébé et jeter l’eau sale, il a jeté le bébé avec l’eau sale. Voilà une première vérité», a-t-il rappelé. Il poursuit en disant que «le PDG a fait le camp Boiro, il y a eu des arrestations, il y a eu de la dictature, mais il a laissé plus de cent usines. Nous avons trois régions qui peuvent rendre la Guinée autosuffisante sur le plan alimentaire. Pourquoi nous importons 300.000 tonnes de riz par an ? Les cadres guinéens auraient dû savoir que le gouverneur Rolland Pré avait fait un plan de développement, qui aurait permis à la Guinée d’aller très loin. Lorsqu’il a constaté que la France allait perdre la guerre d’Indochine, il avait décidé de faire de la Guinée le grenier de l’Union française. Le colonisateur français avait fait toutes les études pour le barrage de Konkouré. Tous les plans étaient prêts, y compris les aménagements agricoles. Mais les conditions dans lesquelles nous avons pris l’Indépendance ont amené le gouvernement français à avoir une attitude totalement contraire à toute forme d’humanité. Ils ont emporté les plans. On ne pouvait plus faire les barrages», a-t-il fait savoir.
Le président Alpha Condé n’a pas manqué de souligner, qu’il ne tient pas des discours pour se faire plaire à quelqu’un, mais plutôt il dit la vérité pour que la Guinée soit sur les rails et que chacun se donne mission de développer le pays.
«Ebola a été un malheur pour la Guinée, mais nous ferons en sorte que dès la fin de l’épidémie, d’aider le pays à connaître le vrai développement. Mon souci c’est pour les nombreuse femmes qui se réveillent tôt pour aller vendre du piment et autres pour la survie des familles. Et des jeunes qui n’ont pas d’emplois parce qu’ils sont malformés par des écoles qui ne répondent pas aux critères», a-t-il ajouté.
AGP