La Cour pénale internationale a demandé à l’Afrique du Sud d’expliquer pourquoi elle n’avait pas fait arrêter Omar el-Béchir, poursuivi pour génocide et crimes de guerre, à l’occasion du sommet de l’Union africaine, à la mi-juin.
L’Afrique du Sud doit remettre aux juges de la CPI, au plus tard le 5 octobre, « ses vues sur les événements entourant la présence d’Omar el-Béchir au sommet de l’Union africaine à Johannesburg les 13, 14 et 15 juin 2015 » , ont indiqué les juges dans un document, lundi 7 septembre, qui ajoute que le gouvernement de Jacob Zuma doit en particulier expliquer « sa défaillance à arrêter Omar el-Béchir et à le remettre à la Cour ».
Poursuivi par la CPI pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour, Omar el-Béchir s’était rendu mi-juin au sommet de l’Union Africaine à Johannesburg. Malgré une interdiction de quitter le territoire prononcée par un juge sud-africain, il avait décollé quelques jours plus tard depuis une base militaire, sans être inquiété.
Sous mandat d’arrêt depuis 2009
Selon les juges de la CPI, en tant qu’État partie, l’Afrique du Sud était dans l’obligation d’arrêter le président Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt depuis 2009. « Quand un pays ne coopère pas avec la Cour, celle-ci peut en référer au Conseil de sécurité de l’ONU », ont-ils rappelé.
Au pouvoir depuis 1989, Omar el-Béchir, malgré des déplacements réduits, continue à se rendre à l’étranger sans être inquiété, parfois dans des pays membres de la CPI, qui ne dispose pas de sa propre force de police et doit s’en remettre à la coopération des États.
afp