Mesdames et Messieurs les délégués de l’International Libéral, Mesdames et Messieurs les délégués des partis politiques,
Distingués invités.
J’entamerai mes propos en vous adressant au nom de l’ensemble des responsables et des militants de l’UFR et en mon nom propre, mes chaleureux remerciements pour avoir accepté de prendre part à cette journée d’échanges, premier du genre non seulement pour notre parti, mais aussi pour l’ensemble des formations politiques du pays.
Distingués invités, chers amis,
Durant la période où le monde était bipolaire, écartelé entre deux modèles de sociétés, les partis politiques s’inspiraient de l’une ou l’autre des idéologies dominantes sur lesquelles reposaient ces modèles socio-économiques, le libéralisme d’un côté ou de l’autre le socialisme et même quelques fois dans sa version la plus extrême, le communisme. Depuis l’écroulement du mur de Berlin et la réduction du communisme à sa portion congrue dans quelques enclaves tels que Cuba et la Corée du Nord, l’émergence d’un monde multipolaire a brouillé la grille de lecture de l’environnement idéologique et politique.
Face à cette situation où les partis politiques ne revendiquent plus leur obédience, leur appartenance à une ligne doctrinaire pré-définie, le choix des modèles de sociétés espérés, des stratégies envisagées et des résultats escomptés, est opéré en tenant compte des réalités sociologiques, politiques et économiques des différents pays. Dès lors, il devient nécessaire d’user d’une bonne pédagogie pour rappeler aux responsables et expliquer aux militants les options stratégiques du parti, notamment en matière de gouvernance politique, économique et sociale. Nous avons coutume de dire que notre Parti est un parti libéral ; cela heurte encore certains esprits irréductibles qui veulent diaboliser cette pensée politique. Ce faisant, on veut discréditer la seule vision de la société qui ait à ce jour pu garantir non seulement la prospérité, mais aussi la liberté. C’est donc à partir de cette conviction que nous devons concevoir, construire et mettre en œuvre ces différentes formes de gouvernance et en tirer, la quintessence de nos différents programmes sectoriels de gouvernement. Dois-je rappeler, par ailleurs, que nous sommes un Parti qui aspire à gouverner et que nous ne devons pas attendre que le peuple nous confie la charge de sa destinée pour nous réveiller et réfléchir à ce que nous devons faire. C’est maintenant qu’il faut nous préparer à assumer une telle charge avec l’efficacité requise.
Mais au-delà, de la vision exclusive de notre parti, la Journée Portes Ouvertes est un espace du donner et du recevoir, d’échanges nous permettant d’enrichir nos réflexions, de poursuivre l’approfondissement de nos politiques, de mieux cadrer les objectifs et les stratégies de nos programmes et enfin d’affirmer les résultats visés, susceptibles d’améliorer de façon significative les conditions de vie des femmes, des hommes et de jeunes de Guinée. C’est dans cette perspective qu’ont été choisis les thèmes qui ont été développés, durant cette journée, par d’éminents spécialistes de notre pays. Ces intervenants n’ayant été sollicités que sur des critères de compétences et d’intégrité.
Chers invités,
Compte tenu de l’état préoccupant de l’économie nationale, tous les secteurs, de la politique à la culture, auraient pu faire l’objet d’un exposé et de débats. Dans l’impossibilité de faire cela, lors de ce premier exercice, nous avons dû faire un arbitrage et privilégier les sujets que nous considérons comme le socle de tout développement. Il s’agit du renouveau de l’Etat, du leadership, de l’éducation, de l’agriculture et du dividende démographique.
Nous considérons comme primordiale la bonne gouvernance sans laquelle les meilleures politiques de développement sont vouées à l’échec. Il faut revoir à la fois l’architecture et les missions de l’administration publique guinéenne en vue de l’émergence d’un Etat autour d’un nouveau contrat social qui promeut la démocratie participative, la responsabilité partagée des acteurs de développement, l’éducation, la santé pour tous, la sécurité sociale.
Quant à l’éducation, toutes les puissances industrielles et financières qui dominent le monde moderne sont des nations qui, très tôt, ont consacré au secteur de l’éducation une allocation budgétaire annuelle conséquente. Mais nous, que faisons-nous de notre système éducatif ?
Le conférencier nous a largement instruits de ce que l’éducation est et demeure la clé de voûte de tout développement économique et social.
La population de notre pays est très jeune. En effet, plus de la moitié de la population guinéenne est formée de jeunes de moins de 35 ans. C’est cette frange de la population qui est aujourd’hui cruellement frappée par le chômage. Bon nombre de ces jeunes sont généralement en quête de leur premier emploi. Nous devons prendre les dispositions idoines afin que le pays tire profit, autant que faire se peut, du nouveau paradigme de dividende démographique.
L’agriculture est pour nous un secteur porteur de croissance auquel nous accordons une attention particulière. Car, ce secteur permet de lutter efficacement contre la pauvreté grâce aux milliers d’emplois qu’il génère notamment en faveur des jeunes et les multiples opportunités qu’il offre aux populations, y compris les couches vulnérables, en améliorant significativement leurs revenus. C’est pourquoi, nous sommes persuadés que le développement de l’agro-industrie par la modernisation des moyens de production doit devenir le moteur de la croissance économique prenant ainsi une part prépondérante au développement socio-économique du pays.
L’amélioration de la qualité et de l’accessibilité des infrastructures sociales de base nous interpellent. Les biens sociaux de base font partie des droits inaliénables des citoyens et pourraient se définir comme l’essentiel du développement humain. Je le soulignais lors d’une conférence sur le libéralisme en 2012 à Abidjan, qu’on ne peut pas parler du respect des Droits humains, dans les sociétés où les pouvoirs publics ne font pas de la provision des biens sociaux de base la priorité n°1 de leur politique de développement.
Mes chers Amis
Soyons convaincus que nous ne pourrons pas remporter ces grands combats du développement en dehors de l’appropriation de la notion et de la pratique du leadership. Le leadership est essentiel pour rassembler autour d’un idéal et donner le ton. Il nécessite une connaissance des enjeux et une rigueur de la définition et l’exécution des programmes et politiques qui les sous tendent. Il demande beaucoup de travail et très peu de mots et de slogans. C’est pourquoi, je disais d’ailleurs à cette conférence que la vision libérale de la satisfaction des biens sociaux de base pourrait se résumer en trois mots ;
• Le leadership
• La vision
• Le travail
Mes chers amis,
Aujourd’hui nul ne peut nier que le pays doute de lui-même et surtout doute de son intelligentsia et de ses leaders politiques. Cette crise de confiance entre le peuple et ceux qui sont censés lui créer les meilleures conditions de vie notamment celle des franges les plus vulnérables, est de nature à affaiblir, voire entraver les initiatives de développement. Le doute c’est installé, car il arrive que les populations ont été amenées à croire que des élections qu’elles ont souhaitées démocratiques et transparente résoudraient tous leurs problèmes. Malheureusement, les dividendes de la démocratie se font souvent attendre.
Notre devoir de citoyens, au-delà de notre qualité d’acteurs proactifs de la vie politique, nous interpelle. Je voudrais adresser un message, un cri de cœur aux acteurs politiques, aux acteurs de la société civile. Tout en restant fidèles les uns à nos convictions politiques et les autres aux idéaux de la société civile, travaillons en synergie pour sortir notre pays de l’ornière de la pauvreté. Nous le pouvons si nous en avons la volonté, la détermination. Conjuguons nos efforts pour conjurer le sort qui semble s’acharner contre nous.
Bien entendu, le TRAVAIL reste la pierre angulaire de la vision que le leadership permettra de réaliser.
Déjà, je me réjouis qu’au terme de vos débats, vous ayez proposé des réponses aux attentes de notre Parti, des attentes qui sont aussi, je n’en doute pas, celles des populations, en zone urbaine comme en zone rurale. Je voudrais vous rassurer que nous tiendrons compte de ces recommandations lors de l’élaboration des politiques et programmes de société qui serviront à tous les acteurs politiques pour rompre avec la spirale de l’indigence qui n’est pas une fatalité mais le résultat des politiques mises en œuvre depuis longtemps.
Pour terminer, je voudrais vous féliciter très sincèrement pour la qualité et la richesse du travail que vous avez accompli durant cette journée.
Je vous remercie
Sidya Touré
Président de l’UFR