La chaîne qatarie « Al-Jazeera » va faire appel de la condamnation à trois ans de prison ferme de ses trois journalistes par un tribunal égyptien samedi pour leur soutien présumé aux Frères musulmans.Une décision de justice qui a fait un tollé international.
Al-Jazeera n’abdique pas face à la condamnation de ses trois journalistes à trois ans de prison ferme par un tribunal égyptien samedipour leur soutien présumé aux Frères musulmans. La chaîne qatarie a en effet décidé de faire appel de cette décision. « Une fois que les attendus auront été publiés par le tribunal, nous aurons 60 jours pour faire appel devant la Cour de cassation (en Egypte), ce que nous avons l’intention de faire », a déclaré Farah al-Mouftah, une responsable de la chaîne, lors d’une conférence de presse à Doha.
Les trois journaliste de la chaîne, l’Australien Peter Greste, le Canadien Mohamed Fahmy et l’Egyptien Baher Mohamed accusés d’avoir « diffusé de fausses informations » pour soutenir les Frères musulmans ont en effet tous les trois été condamnés à trois ans de prison par un tribunal égyptien. Seuls Mohamed Fahmy et Baher Mohamed étaient présents au tribunal, tandis que l’australien Peter Greste a été jugé par contumace. Après plus d’un an d’emprisonnement, le journaliste australien avait finalement été libéré dimanche 1er février 2015 puis expulsé d’Egypte. Lors d’un premier procès en juin 2014, ce dernier et Mohamed Fahmy avaient écopé de sept ans de prison et Baher Mohamed de dix ans. Mais la Cour de cassation avait annulé les condamnations des journalistes, ordonnant un nouveau procès.
Le directeur exécutif de l’antenne anglophone d’Al-Jazeera, Giles Trendle, a lui dénoncé un « verdict scandaleux et répugnant » et promis d’intensifier » la campagne de soutien international aux trois journalistes, dont deux, Fahmy et Mohamed, qui ont été remis en prison samedi. Pour lui, « ce verdict est une attaque délibérée contre la liberté de la presse ».
La condamnation des trois journalistes a fait un tollé à l’international. Le Canada a exigé la libération « immédiate et sans condition » de son ressortissant, et les Etats-Unis se sont dit « profondément déçus et préoccupés » par le jugement.
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