Les autorités du Gouvernorat de la Ville de Conakry ont rendu publique, vendredi, 30 septembre 2016, leur
déclaration sur l’interdiction de la pratique de l’excision, rapporte l’AGP.
C’était à l’occasion du lancement officiel de la campagne nationale pour l’élimination des Mutilations Génitales Féminines (MGF). Lancement qui a eu lieu dans la salle des Conférences dudit Gouvernorat, en présence des représentants des partenaires, dont l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique en République de Guinée, du Parlement des Enfants et des ONG.
Organisée par le Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance (MASPFE), à travers sa Direction Régionale de la zone spéciale de Conakry, cette cérémonie, présidée par le chef de cabinet du Gouvernorat de la Ville de Conakry, Toupou Koïdouze, a été rendue possible grâce à l’implication financière de l’Ambassade des USA en Guinée.
Voici l’intégralité de cette déclaration :
«Nous, Autorités de la Région Administrative (RA) de Conakry, gouverneur, directeur de Cabinet, chef de Cabinet, prenant actes des engagements internationaux et nationaux auxquels notre pays a souscrit pour la protection des femmes et des filles, engagements qui nous obligent en tant qu’entité déconcentrée,
Conscients des souffrances que les femmes et les filles de notre région continuent d’endurer du fait de la violence qui leur est infligée au nom des coutumes et de la tradition,
Conscients que toutes les formes de violences perpétrées contre les femmes et les filles ont de graves conséquences physiques, morales et psychologiques affectant leur santé et la qualité de leur vie,
Vu les efforts consentis dans le domaine de la sensibilisation, de l’éducation et de l’information sur les Mutilations Génitales Féminines/Excision (MGF/E) et autres pratiques préjudiciables aux femmes et aux filles en Guinée,
Exprimant notre désolation de constater que, du fait des croyances non fondées qui perpétuent la pratique des MGF, notre pays occupe encore le 1er rang dans la région Ouest-africaine et le 2ème dans le monde après la Somalie, avec un taux de prévalence de 97%, selon l’enquête démographique et de santé (EDS) de 2012,
Conscients de notre mission d’assurer, en adéquation avec la constitution, la protection des Droits Humains de toutes les couches relevant de notre compétence territoriale, y compris les femmes et les filles particulièrement vulnérables,
Nous nous engageons à faire appliquer, dans toute sa rigueur, la loi interdisant la pratique des MGF dans notre région.
Interpellons pouvoirs publics concernés (juges, officiers de police judiciaire) de la région à assurer le suivi de la présente déclaration.
Lançons un appel solennel à tous les citoyens et responsables locaux à tous les niveaux de respecter et de faire respecter à la lettre, l’esprit de la présente déclaration.
Soutenons toutes les mesures concourant à l’application effective de ladite déclaration».