La République de Guinée, pays de paix et de fraternité a survécu aux nombreux assauts de la trahison et du repli identitaire.
Cependant, depuis quelques temps, par mauvaise foi, certains se sont inscrits dans la logique de défier nos valeurs républicaines et de renier les critères de compétence, d’objectivité et de loyauté qui ont prévalu à la nomination des cadres des institutions du pays et de l’administration publique, dans le but de fragiliser l’unité nationale et de diviser les guinéens autour de la conduite de la transition.
Plus grave, ils colportent des informations biaisées pour donner une connotation ethnique à l’action publique. Ils sont allés jusqu’à cataloguer une ethnie comme étant celle qui occupe les fonctions stratégiques du Gouvernement et de l’administration publique. Pourtant, le Premier Ministre, chef du gouvernement, le Chef d’État-Major des Armées, le Ministre de la Sécurité, le Directeur Général du Trésor Public, le Ministre de la Justice, le Président de la Cour Suprême, le Procureur Spécial de la CRIEF, le Directeur Général du Port Autonome… pour ne citer que ceux-ci, sont tous d’ethnies différentes. Mais comme leur objectif est de manipuler les ethnies, ils ont expressément occulté ces postes qui sont pourtant hautement stratégiques.
L’ethno-stratégie devient l’unique arme de manipulation de masse citoyenne, puisqu’ils ont échoué dans toutes les stratégies de détournement de l’attention des Guinéens vers les objectifs de départ de la transition.
Ils sont des générateurs de clivage stérile qui prône le repli identitaire, l’outrance et la haine de l’autre. Il s’agit des acteurs éculés incapables de penser et de regarder notre pays comme un élément d’un ensemble plus large et bien cosmopolite.
Très malheureusement, ils sont téléguidés par des acteurs politiques qui ont fait leur passage dans la gestion du pays, et sous le règne desquels nous n’avons enregistré que des atroces souvenirs de gouvernance et la manipulation ethnique comme résultat.
Il faut promouvoir les compétences, les valeurs et les principes en lieu et place de l’ethnie ou de la communauté qui est l’une des principales causes de notre retards. Retenez que notre Guinée à tous, n’est pas une marchandise politique, encore moins le creuset de l’exclusion. La souffrance de ce pays, est du fait de ces salles pratiques utilisées pour des agendas inavoués.
Critiquons l’action publique de façon objective, sans attaquer des personnes ciblées, sans déformer les informations sur les réalités du pays et sans nous en prendre à une ethnie.
Pour ceux qui connaissent bien ce pays, l’ethnie a toujours été un facteur culturel important dans la promotion du vivre ensemble. Il faut que les gens sortent des luttes d’intérêts personnels avec le sectarisme ethnique pour travailler sur ce qui nous rassemble et non ce qui nous divise.
Je ne soutiendrai personne, mais je ne laisserai aussi personne galvauder les valeurs de notre patrie.
Ange Gabriel HABA,
Secrétaire Exécutif du CNOSCG.