Tu rougis mes yeux mais
Tu ne me fais pas peur
Même si désormais
Je ne fais plus la fierté.
Tu ne me fais pas peur
Car je finirais par tous dompter
Je finirais par plaire
A quoi bon de désarmer ?
Tu ne me fais pas peur
Quand tout le monde me fuit
Et me tue
Non tu ne me fais pas peur.
Car malgré l’orage
Je gagnerai l’autre rivage
Malgré la tempête
Je ne baisserai pas la tête.
Malgré les pluies diluviennes
Je laisserais entendre les sirènes
Malgré la nuit du cœur
J’entretiendrais mon corps.
Malgré l’abandon
Je ferais un bon don.
Car il brille lentement
Celui qui vit doucement
Il récolte aisément
Celui qui a fait front au soleil
Celui qui a fermé son œil
Au royaume des borgnes
Car la jalousie lorgne.
Il sort gagnant
Celui qui en écoutant entend
Celui qui en regardant voit
Pour forger sa voie
Son chemin, le chemin des galants
Des patients.
C’est pourquoi tu ne me fais pas peur.
Alpha Abdoulaye Diallo extrait de « les Vers du printemps »