Le procès sur le drame de Rogbanè s’est ouvert ce lundi au tribunal de première instance de Dixinn en présence des principaux inculpés et leurs avocats. Mais l’audience correctionnelle a finalement été renvoyée pour le 22 décembre dans la salle de la cour d’appel de Conakry. Un renvoi qui se justifie selon les avocats de la partie civile et celle de la défense par l’exigüité de la salle.
C’est sous une vive tension que le procès sur le drame de Rogbanè s’est ouvert ce lundi au tribunal de première instance de Dixinn. Des jeunes venus de plusieurs quartiers de Conakry étaient massivement mobilisés aux alentours du tribunal scandant des slogans hostiles à la justice guinéenne. C’est fort de ces agissements et de l’exigüité de la salle d’audience que les avocats de la partie civile et celle de la défense ont demandé au président du tribunal le report et la délocalisation du procès pour le 22 décembre dans la salle de la cour d’appel de Conakry. « Nous avons estimé que les conditions sécuritaires et sanitaires ne sont pas réunis pour permettre à la défense de jouer pleinement son rôle dans ce procès. Il y a eu la tragédie de Rogbanè, mais, le système judiciaire devrait permettre aux autres d’avoir des positions confortables pour assurer le respect du principe de l’égalité des armes » a déclaré Maitre Mory Doubouya de la défense.
Un renvoi qui est loin d’ébranler la partie civile, elle fonde tout de même l’espoir que justice sera rendue dans cette affaire. « Nous, partie civile, nous restons confiant que justice sera rendue dans cette affaire et que plus jamais ça en République Guinée » nous a confié Maitre Sidiki Bérété de la partie civile.
Venu soutenir leurs frères détenus depuis le lendemain du drame, des artistes aussi ne se sont pas fait compter l’événement. Si certains parmi eux se sont réjouit de l’ouverture de ce procès, d’autres par contre ont dénoncé une justice sélective.
Tous les accusés étaient présents dont le gouverneur de Conakry Soriba Sorel Camara, le chef de la délégation de Ratoma Sekou Batouta Camara, Ablaye M’Baye de MLP et Malick Kébé de l’agence guinéenne de spectacles. Homicide involontaire, abstention délictueuse et complicités sont les chefs d’accusations retenus contre les prévenus.
Le procès qui s’est ouvert ce lundi devrait permettre à la justice de rayonner dans cette affaire qui intéresse plus d’un. Mais le renvoi de l’audience pour cause d’exigüité vient soulever le manque de salle appropriée pour la tenue des procès.
tamtamguinee