A la suite de la nomination de Dr Mamadou Pathé Diallo à la tête du Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, nous avons recueilli les premières réactions et attentes de Dr Ibrahima Poréko Diallo, médecin CHU de Conakry.
D’entrée, Dr Diallo a confié qu’il reste pour le moment très pessimiste. « Le malaise est grand dans le secteur de santé et nous le jugerons sur les actes. Certes, il a des connaissances, expériences acquises à l’étranger et sans oublier qu’il est de la corporation médicale. C’est bien tout ça. Mais, cette nomination devrait se baser sur un certain nombre de critères. C’est pourquoi, j’aurais aimé que ça soit un hospitalo-universitaire résident en Guinée qui connait très bien le système sanitaire du pays », a-t-il estimé.
Sur la même lancée, Dr Ibrahima Poréko Diallo a soutenu qu’il pouvait comprendre aussi si on avait mis Dr Morisanda Kouyaté qui est d’ailleurs promis au Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de l’intégration africaine et des Guinéens de l’étranger. « D’ailleurs, ce dernier connait mieux notre système sanitaire. Il a travaillé dans le secteur durant des années avant de partir à l’extérieur », a expliqué Dr Ibrahima Poréko Diallo.
Parlant des grands défis du système sanitaire guinéen, ce médecin CHU de Conakry de confier qu’il est vraiment malade. « Pour ce départ, le promu devrait penser à l’ouverture de l’hôpital DonKa qui est en train d’être réhabilité depuis 2015, rendre effective la gratuité de la césarienne, fermer les cliniques privées ne répondant pas aux normes, trouver des couveuses pour les services néonatalogie de l’hôpital national de Donka, équiper au moins d’une radiographie numérique, d’un scanner ne serait qu’un hôpital public, faire l’audit de la gestion de la pandémie à covid-19 en Guinée, renforcer ou responsabiliser davantage la Direction nation des grandes endémies et la lutte contre la maladie, organiser les états généraux de la santé, rajeunir le corps médical, organiser un recrutement national pour faciliter l’intégration à la Fonction publique des jeunes diplômés, octroyer des bourses d’études spécialisées et surtout l’amélioration des conditions de vie des acteurs de la santé, … », a-t-il cité.
Entretien réalisé par Ahmed Diallo