Si certains pensent que faire des enfants est une source de bonheur, d’autres par contre regrettent avoir conçu à un stade de leur vie où elles n’en désirent pas.
En Guinée, le gouvernement a pour préoccupation de promouvoir le genre féminin mais malheureusement, la plupart des adolescentes se font engrosser avant l’âge de 18, chose qui les empêche d’avoir accès à l’éducation à l’information et aux soins de santé.
Dans plusieurs collège et lycée de la ville de N’zérékoré, le nombre de filles en grossesse précoce se multiple et s’augmente au jour le jour. Au lycée Alpha Yaya Diallo, l’un des plus grands établissements d’enseignement secondaire de la capitale forestière, le constat est alarmant. Là, on trouve dans les salles de classes plusieurs filles en état de famille dont l’âge varie entre 15 à 17 ans. A cela s’ajoute les élèves mères qui allaitent leurs bébés çà et là dans la cours de l’école.
Interrogée sur la question, une des responsables dudit lycée explique sous anonymat, « on ne sait plus quoi faire pour limiter ce phénomène dans notre école. Le gouvernement guinéen a instauré le programme de planning familial dans le cursus éducatif. Mais malheureusement, l’année à laquelle on essaye d’approfondir l’explication la dessus, on constate après, plusieurs filles sont en grossesse. Franchement on ne sait plus quoi faire pour stopper ce fléau. », a-t-elle-déploré.
Les grossesses précoces en milieu scolaire sont un fait désapprouvé par les enseignants. C’est le cas de Kovana Haba, professeur de chimie au lycée Alpha Yaya Diallo. Pour lui, l’altitude des filles en état de famille pendant les cours laisse à désirer. « Ces filles le plus souvent ne suivent pas les cours de 14heures. Des fois, quand elles sont en classe, elles ne font que dormir. Chose qui fait qu’elles ne comprennent pas les explications pendant les cours. Et cela accroit le nombre d’échec en fin d’année», s’est-il lamenté.
Nombreuses parmi ces filles en état de famille regrettent mais se disent capables de supporter la grossesse et les études même étant au collège. C’est ce que nous laisse entendre cette élève de 10ème année en grossesse de 7 mois.
«Moi quand même je me sens bien et forte encore. Je compte continuer les études jusqu’au bout. Mais s’il arrive que j’ai sommeil pendant les cours, je rentre à la maison. Seulement, je demande à nos encadreurs de me permettre de poursuivre les cours. C’est pas de ma faute si je suis en état de famille maintenant et je ne peux pas me permettre d’échouer au BEPC pour ça».
Même si les textes éducatifs disent que les filles en état de famille doivent bénéficier d’un congé académique d’une année scolaire, les précautions ne semblent pas être prises par les autorités éducatives de la place.
AGP