Trois mois après le double scrutin controversé, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) appelle à de nouvelles manifestations, le 8 juillet. Cette fois, pour empêcher un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé.
Jeudi 7 novembre 2019. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) semble à son apogée. En T-shirts rouges à l’effigie du mouvement, la foule de manifestants quitte la Tannerie, dans la banlieue de Conakry, pour se diriger vers l’esplanade du Stade-du-28 septembre en scandant « Amoulanfé » (ça ne passera pas), devenu le cri de ralliement du mouvement. Tous les leaders de l’opposition sont présents pour cette manifestation, autorisée par le pouvoir, qui sera l’une des plus massives du mouvement. Dans la cohue, les ennemis d’hier, Cellou Dalein Diallo et Bah Oury, se saluent cordialement.
En ce mois de juin 2020, l’ambiance a changé, à Conakry. Un peu plus d’un an après sa création, en avril 2019, par des mouvements de la société civile guinéenne et des partis d’opposition – l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré –, le mouvement a enregistré deux défaites. Le référendum du 22 mars s’est bel et bien tenu, et la nouvelle Constitution a été adoptée par 91,58 % des voix. Dans ces conditions, que reste-t-il des combats du FNDC ? Quelle est la stratégie que veulent désormais déployer ceux qui sont restés au sein du mouvement ?
La stratégie de la rue en débat
JA