Le comité mixte de soutien aux créanciers de la BADAM, la Banque Africaine pour le Développement Agricole et Minier, a entamé ce lundi son plaidoyer auprès des autorités afin que celles-ci s’impliquent d’avantage dans le processus d’obtention de leur dû. Un montant qui s’élève à hauteur de 36 milliards de francs guinéens. Et pour cette première étape, c’est la primature, la banque centrale, et le Ministère de l’économie et des finances qui ont été sillonnés.
Cela fait trois ans que les anciens clients de la BADAM, la Banque Africaine pour le Développement Agricole et Minier n’ont reçu leur argent trois ans de misère et trois ans de démarches infructueuses. Et voilà ce lundi, l’Association guinéenne des usagers de banques a décidé d’appuyer sur l’accélérateur, afin de se faire entendre. 36 milliards, c’est la somme derrière laquelle ils courent depuis tout ce temps, mais sans gain de cause. C’est pourquoi, ces créanciers ont décidé de faire un plaidoyer auprès des autorités compétentes. Pour ce lundi, ils ont commencé par la primature, la Banque Centrale et le Ministère de l’économie et des finances. « C’est un plaidoyer auprès des autorités impliquées dans ce processus. Raison pour laquelle, nous avons déposé le courrier de Monsieur le Président de la République. Ensuite, nous avons déposé au premier ministre, puis au Ministère de l’économie et à la Banque Centrale de la République. Alors ce plaidoyer va continuer durant toute la semaine. Et à partir de demain, d’autres hauts cadres de l’Etat recevront leur courrier de plaidoyer, ainsi que les institutions nationales et internationale » a déclaré Lansana Diawara, le président de l’AGUB.
Ce comité mixte de soutien aux créanciers qui a pour tâche d’user de tous les moyens légaux, afin que ces anciens clients de la BADAM entrent en possession de leur argent, est composé des représentants de ces victimes et membres de la société civile. Pour le Secrétaire chargé des médias et du plaidoyer au sein du bureau national du CNOSC, Iboune Moussa Conté, bloqué l’argent de 10.000 clients n’encourage pas le taux de bancarisation dans le pays. « Si nous ne réglons pas ce problème, c’est un mauvais signal qu’on envoie à tous ceux qui veulent déposer leur argent à la banque. Parce qu’aujourd’hui, le taux de bancarisation de notre pays est le plus faible dans l’Afrique de l’Ouest. Franchement, l’Etat a beaucoup a gagné dans ça. Il ne faudrait pas que cette crise perdure. Et il faut qu’on y trouve vite une solution idoine pour que les victimes de BADAM soient rétablis dans leur droit.»
Cette action entreprise ce lundi se poursuivra dans d’autres départements dans les jours avenir, jusqu’à ce que les 10.000 clients aient leur 36 milliards de francs guinéens. Et si ces moyens légaux seront épuisés sans qu’il n’y ait gain de cause, les créanciers prévoient des manifestations pacifiques de rue dans la capitale, Conakry.
T A