Cher(e)s Compatriotes, Pour des raisons personnelles, j’ai décidé de démissionner de ma fonction de ministre de la République.
Ce fut pour moi un honneur de servir mon pays et son peuple que j’aime de tout mon cœur.
C’est pourquoi, je veux ici exprimer à l’endroit du Président de la république ma profonde gratitude et tous mes remerciements pour m’avoir donné cette honorable occasion de servir ma patrie, l’ensemble du peuple de Guinée.
Par la même occasion, je lui souhaite à lui et à l’ensemble de son gouvernement de réussir leurs missions dans l’intérêt exclusif et le bonheur de la Guinée toute entière.
Tous mes vœux les plus ardents de sérénité républicaine, de lucidité politique et de patriotisme démocratique pour le gouvernement de la République.
A tous mes collaborateurs et collaboratrices et à l’ensemble des travailleurs du ministère de l’unité nationale et de la citoyenneté, sans oublier tous ces courageux jeunes et stagiaires qui ont toujours été à mes côtés, toute ma franche gratitude et affection.
Je formule ici mes vœux ardents que notre pays retrouve le chemin et les vertus de la justice, de la liberté, de l’égalité de tous devant la loi, de la légalité républicaine et la sérénité démocratique.
Que notre pays renonce à la violence d’état, les violences politiques et sociales ainsi qu’à toutes les formes d’injustices, d’exclusions et de mépris qui forment les ingrédients explosifs de la haine, de la violence, de la division et de notre destruction collective.
A l’ensemble du peuple de Guinée, j’exprime toute ma solidarité, toute mon affection.
Toute ma reconnaissance à l’ensemble des acteurs politiques, des acteurs de la société civile et à tous ces citoyens qui m’ont toujours accordé leur confiance et leur soutien dans le cadre de l’accomplissement de ma mission.
A tous nos partenaires techniques et financiers, toute ma gratitude.
A l’ensemble du monde des médias, pour leur collaboration et leur disponibilité professionnelle et citoyenne, je leur dis merci.
Aucun effort n’est de trop, aucune patience n’est inutile, aucun entêtement n’est insensé, aucune espérance n’est naïve quand on est animé par l’envie profonde de servir son pays, d’être utile à son peuple et aux valeurs démocratiques et humanistes.
Mais, Lorsqu’on a définitivement acquis la certitude que le combat que l’on mène avec le cœur, l’honnêteté et l’engagement éthique, n’est plus manifestement, clairement, une préoccupation et une priorité majeure ni pour le gouvernement auquel on appartient, ni pour les acteurs politiques nationaux, ni dans le jeu politique et institutionnel, on se retire.
J’en ai aujourd’hui l’honnête conviction.
C’est avec le cœur brisé et l’âme triste pour mon pays et les valeurs humanistes et démocratiques que je défends, que je suis arrivé à cette conclusion inéluctable et indispensable.
Je n’ai et je n’ai jamais eu qu’un seul parti en Guinée, c’est le parti du citoyen guinéen; le parti de la légalité, de la justice, de la liberté et de l’égalité de tous devant la loi; le parti de l’humanisme démocratique; le parti du respect de la dignité et de l’intégrité de tout être humain, le parti de la fraternité républicaine.
Puisse Dieu nous donner le cœur et l’intelligence pour la construction d’une Guinée unie, juste, responsable et réconciliée avec son histoire, son présent et les valeurs universelles de la démocratie et des droits de l’homme.
Le chemin de notre fierté nationale et de notre stabilité sociopolitique passera inéluctablement par l’instauration d’un réel et véritable état de droit et de justice, par la promotion d’une réelle culture de civisme, par la lutte contre la pauvreté et la misère qui étrangle notre peuple, et par la préservation de l’intégrité, de la dignité et de l’honneur de chaque guinéen et de chaque guinéenne.
A toutes les victimes de violences et de violations des droits de l’homme, et de manque de justice ainsi qu’à leurs familles respectives, j’exprime ici toute ma compassion et toute ma solidarité.
Puisse Dieu protéger notre pays, protéger notre peuple, le peuple de Guinée, dans sa belle diversité sociale et culturelle, et dans son nécessaire unité politique.
Puisse Dieu (mais cela dépendra aussi de nous, de chacun d’entre nous) répandre sur notre pays et l’ensemble de son peuple, la justice, la paix, le respect mutuel la joie de vivre, la prospérité et la fraternité.
A tous ceux et toutes celles que j’ai pu injustement offenser ou blesser, je leur demande pardon.
A tous et à chacun, toutes mes excuses pour tout ce que je n’ai pas pu faire, tout ce que je n’ai pas pu empêcher.
Vive La Guinée!
Vive La Démocratie!
M.Khalifa Gassama Diaby