Le ministre de la justice et garde des sceaux s’est prononcé sur l’affaire du massacre survenu le 28 septembre 2009 au stade du même nom à Conakry. Pour l’ancien avocat du barreau de Montpellier, Me Cheick Sacko, ce dossier avance à sa satisfaction, avec l’expertise de trois magistrats guinéens. Il l’a fait savoir à l’occasion de sa conférence animée lundi 08 septembre annonçant la rentrée judiciaire en Guinée.
Dans tous les pays de tradition latine, comme la Guinée, il existe des vacances judiciaires, pour le corps des magistrats et du personnel judicaire. Des vacances qui sont désormais fixées du 1er au 31 aout de chaque année. La rentrée des cours et tribunaux de cette année est prévus très prochainement en Guinée. Après cette annonce, le ministre s’est exprimé sur l’affaire du massacre du stade du 28 septembre. Pour lui, le dossier avance à grand pas. « Alors je vous rassure. Le dossier continue, mais vous savez, les dossiers de telle ampleur, et telle caractéristique, on ne peut pas aller aussi vite comme certains pourraient espérer. Malheureusement c’est comme ça c’est perçu. Et c’est l’argument que j’ai tenu également à la CPI. Donc, je sais ce que tout le monde sait également. Que quasiment, toutes les victimes ont été interrogées, que quasiment, toutes les personnes accusées sauf quelques-unes ont été entendues » a déclaré Me Cheick Sacko.
Pour le garde des sceaux, un pool de juge d’instruction travaille sur le dossier. Des magistrats, qu’il qualifie de professionnels mais aussi auxquels il fait confiance. Et il ne lui appartient pas en tant que garde des sceaux de chercher à savoir ce qui est dans le dossier, mais son aboutissement est très attendu. « On n’a pas le choix. On est tenu à ce que ce que ce dossier aboutisse. Sinon, l’affaire sera jugée par la Haye bien attendu. J’ai dit à la CPI que je n’accepte pas leur pression. Voilà ! Je ne peux pas accepter même de la Cour Pénale Internationale à partir du moment où je peux leur(les juges de la CPI) justifier que les juges guinéens sont en train de travailler sur le dossier ».
Au même moment, l’ancien Président de la transition Sékouba Konaté, lui s’est rendu récemment à la CPI pour y déposer la liste des présumés commanditaires de ces massacres, a-t-il affirmé. Si cela s’avérait, les autorités judiciaires du pays attendent elles, une réponse de la Haye. « Les propos de l’ancien Président de la transition à la Haye, c’est une bonne chose. Qu’il dit avoir déposé cette liste à la CPI. Si c’est le cas, moi j’ai des contacts à la CPI aussi pour avoir y travailler à un moment donné de ma carrière. Si la liste est là-bas, ils (les juges de la CPI) vont nous envoyer cette liste, à l’autorité judiciaire guinéenne. Et qui vont faire diligence ensuite. Il n’y a pas de quoi fouetter un chat. J’aurai souhaité qu’ils donnent cette liste avant, c’est tout. Maintenant, s’il donne et qu’on découvre qu’il y a d’autres personnes dont les juges n’ont pas connaissance, tant mieux ».
Le ministre de la justice et garde des sceaux s’est par ailleurs prononcé sur le mouvement des magistrats. Pour Me Cheick Sacko, par le passé, celui-ci se faisait de façon discrétionnaire. Désormais, tout mouvement de magistrat va supposer un certain nombre de critère sur lequel le garde des sceaux va se fonder pour faire ses propositions.